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Les sources bibliques de l’antisémitisme
Par Bertrand Ramas-Muhlbach pour http://lessakele.over-blog.fr et www.aschkel.info
Article mis en ligne le 28 mars 2010

L’antisémitisme qui se développe actuellement en Europe émane de la population musulmane locale et de mouvements politiques proches de la gauche. Il prend la forme d’une critique du sionisme et s’opère grâce à une diffusion ininterrompue d’informations travesties sur l’Etat d’Israël. Il s’ensuit une diabolisation de l’Etat juif et de son peuple, nouveau prétexte pour s’en prendre aux juifs et à leurs symboles.

Pour ce faire, le sionisme assimilé au nazisme fait des palestiniens, sa nouvelle victime. Est alors justifié la nécessité de se défaire de l’entité sioniste et de combattre les juifs, de façon urgente et salutaire tout en restant exclusivement laïque. L’occasion est alors donnée à la droite antisémite de ressortir les thèses antisémites traditionnelles comme celle des juifs impérialistes, assoiffés de sang, qui complotent pour conquérir le monde. La technique ayant déjà fait ses preuves, il sera bientôt possible dénigrer les juifs, de les blâmer, de les discriminer, avant de les persécuter puis de les anéantir.

Rappelons qu’il est arrivé à D de s’adresser au peuple juif sur un ton d’une extrême sévérité. Or, l’interprétation rigoriste de ces propos Bibliques (sortis du contexte) a pu laisser entendre un rejet du peuple juif, de nature à nourrir l’antisémitisme.

Depuis la destruction du second temple en 70 de l’ère chrétienne, les juifs ont fait l’objet de discriminations, de violences et d’un rejet quasi systématique de la part des chrétiens et des musulmans qui leur ont reprochés de n’avoir pas voulu admettre la phénoménologie religieuse dans ses prolongements prophétiques.

Le Christianisme est né avec la conviction que Jésus de Nazareth avait réalisé les prédictions prophétiques de la Bible en tant que Messie. Or, la survivance des juifs en tant qu’entité religieuse séparée, remettait en question la vérité du Christianisme, c’est-à-dire le principe du Fils envoyé pour prendre les péchés du monde, avec une Eglise qui représente le « vrai Israël ». Les juifs incrédules ont alors été accusés du crime de « déicide », justifiant persécutions, discriminations, tentatives de conversions, expulsions ou massacres, et ce tout au long des 20 premiers siècles de l’ère Chrétienne.

De la même manière, dans le Coran, Mahomet est le dernier des prophètes choisi par le Ciel pour transmettre la version définitive de son message éternel. Or, si les juifs ont été préférés aux autres peuples (Coran 45, 16) et été choisis parmi tous les peuples de l’univers (Coran 44, 32-33), ils n’en ont pas moins « falsifié leurs écritures » (Coran 2, 75) et « supprimé de la Thora l’annonce future de la venue de Muhammad » (Coran 48, 29). Les juifs sont dès lors considérés « dhimmis », tenus de payer un impôt parce qu’ils ne professent pas la religion de la vérité (Coran 9,29).

Pour autant, l’antisémitisme des grandes religions monothéistes est certainement la conséquence d’une lecture erronée des propos durs à l’endroit des juifs dans la Thora, qui ont pu laisser penser aux rédacteurs des textes religieux postérieurs, que le Ciel s’était trompé en accordant sa confiance au peuple d’Israël.

Les 39 premiers chapitres du livre d’Isaïe sont des oracles d’affliction pour Juda qui condamnent les défaillances du peuple juif (1,4 ;10,1-3), appellent à la repentance et à une correction du comportement (1,18-20) et ce, dans des termes très durs : « Mes enfants se sont insurgés contre moi 1.2 », « Mon peuple n’a pas de discernement 1.3 », « c’est une nation pécheresse chargée d’iniquité 1.4 », « une Race de malfaiteurs et d’enfants dégénérés 1.4 ». D-ieu interroge même sur un ton menaçant : « Faudra t il vous frapper encore ? 1.5 ». D-ieu apparaît en réalité profondément blessé par les égarements de son peuple et l’informe qu’il reste sourd à ses prières (1.14) et las de les tolérer (1.14) : « Il attendait la justice,... ce n’est que désordre (5.7) ». Aussi, les mesures énergiques annoncées ne laissent planer aucun doute sur la détermination divine : « les traîtres à l’éternel périront 1.28 ». Voire également : « Oui je me lèverai contre eux je détruirai le nom et la trace tout descendant toute postérité 14.22 ».

Dans le Lévitique (26, 14-46), il est indiqué les conséquences d’une absence de correction du peuple juif, à savoir la défaite face à l’ennemi ou encore la domination des juifs par ceux qui les haïssent, les sanctions les plus graves étant la soumission à l’ennemi, la destruction des hauts lieux, la destruction du pays au point de stupéfier les ennemis...

Dans le Deutéronome (28, 15-69), à ces sanctions présentées de manière légèrement différente, il est ajouté que le peuple israélite sera maudit et qu’il périra pour avoir abandonné le Seigneur. Il sera livré vaincu aux ennemis et deviendra un objet de terreur pour toutes les nations de la terre. Il est également prévu qu’il devienne la stupeur, la fable, la risée de toutes les nations et que ses enfants iront en captivité. Toutes les malédictions le frapperont jusqu’à ce qu’il périsse et le Seigneur « se réjouira de vous faire périr et de vous exterminer et vous serez déracinés de cette terre dont tu vas prendre possession. » (Deutéronome 28, 63)

Il n’échappera d’ailleurs à personne que les évènements survenus pendant la période de l’Allemagne nazie semblent directement inspirés de ces textes : l’envoi d’une nation lointaine et hostile qui « s’abat comme l’aigle » (Dt 28,49) et n’a point d’égard pour le vieillard ni de pitié pour l’adolescent (Dt 28,50), l’obligation de servir ses ennemis jusqu’à l’extermination (Dt 28,48), des survivants qui se consument (par leur faute) (Lv 26,39) et se voient réserver un traitement hostile au pays de leurs ennemis (Lv 26,25)...

Ces textes ont conduit les religions chrétienne et musulmane à revendiquer une compréhension et une parfaite maîtrise du message monothéiste en s’accaparant les règles contenues dans la Bible un peu sur le modèle de Jacob qui a, de façon tout à fait tactique, subtilisé le droit d’aînesse de son frère Esaü. Pour autant, la méthode de substitution relève de la jalousie et de la malveillance, à l’instar de Caïn qui a tué son frère Abel pour n’avoir pas supporté la préférence donnée par Dieu à son offrande.

A n’en pas douter, la résolution du conflit israélo palestinien trouvera également sa solution dans la Bible. L’Islam doit juste comprendre que la sanction divine infligée aux juifs n’a aucun caractère définitif puisque dans le Lévitique (26, 42-46), il est rappelé qu’en cas de repentance du peuple d’Israël, le Seigneur se souviendra de son alliance avec Abraham, de ses engagements à l’égard de la terre promise et qu’il n’anéantira pas le peuple d’Israël ni ne dissoudra le pacte passé avec les aïeux.

Il est donc temps que chacun reprenne sa place : le peuple juif a reçu la Loi, les religions chrétienne et musulmane peuvent en diffuser le message sans chercher à éliminer celui qui l’a précédé, et les personnes athées ne doivent pas essayer de provoquer la disparition d’Israël ou chercher à prouver l’absence de fonctionnement Divin de l’univers. Les peuples pourront alors se réconcilier et parvenir à un consensus à travers le message Biblique. Aussi et, tout comme le suggère Isaïe, arrivera le moment où un peuple ne tirera plus l’épée contre un autre peuple et l’on n’apprendra plus l’art des combats (Isaïe 2,3-4). Alors, un avenir glorieux englobera l’ensemble des nations où juifs et non juifs honoreront et serviront D-ieu (Isaïe 56,3-8 ;66,18-23).



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