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Face à un antisémitisme d’un niveau rarement égalé la Grande-Bretagne adopte la définition l’IHRA de ce fléau
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 13 décembre 2016

Le CST, organisme reconnu par les pouvoirs publics britanniques, relevait pour 2015 le chiffre particulièrement élevé de 924 incidents à caractère antisémite. Une hausse de 11 % par rapport à ces chiffres était relevée pour les six premiers mois de 2016. Sur fond d’antisémitisme quasi institutionnel au sein du Parti Travailliste britannique. Face à cette situation très préoccupante le gouvernement du Royaume-Uni vient de décider de faire officiellement sienne la définition de l’antisémitisme adoptée par 31 pays membres de l’IHRA en mai 2016.

Antisémitisme en Grande-Bretagne : un constat très préoccupant

L’organisme caritatif Community Security Trust -CST-, agréé par les autorités britanniques, s’est donné pour mission de protéger les Juifs britanniques de l’antisémitisme et des dangers qui lui sont associés. Pour ce faire le CST travaille avec des élus et des représentants d’autres communautés. Par ailleurs, il dresse chaque année la liste des actes antisémites commis au Royaume-Uni. Soit 924 pour 2015, l’un des trois plus mauvais chiffres enregistrés par cet organisme. Pour les six premiers mois de l’année 2016 ces mauvais chiffres augmentaient de 11%, un triste record, et cette fois sans événement extérieur particulier. Cela coïncidait pour partie avec les révélations concernant l’antisémitisme quasi institutionnel au sein du Parti Travailliste, en dépit de ses dénégations et d’une enquête interne aux conclusions mi-figues, mi-raisins. Parti Travailliste qui a élu à sa tête un Jeremy Corbyn considérant Hamas et Hezbollah comme des « amis », même s’il a finalement dit regretter de les avoir qualifiés ainsi.

Une définition de l’antisémitisme adoptée en mai 2016 par trente et un pays

C’est sur cette toile de fond que la Grande-Bretagne vient de décider d’adopter officiellement la définition de l’antisémitisme que faisait sienne en mai 2016 l’International Holocaust Remembrance Alliance – IHR, Alliance internationale pour le souvenir de la Shoah-, forte de trente et un membres et huit pays observateurs.

Cette définition, s’appuyant sur la déclaration de Stockholm, est la suivante :
« L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut peut être définie comme une haine envers les Juifs. Des manifestations verbales ou physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non-juifs et/ou leurs biens, visent les institutions de la communauté juive et les établissements religieux. »

Des précisions y sont apportées :
« Ces manifestations pourraient inclure le fait de viser l’État d’Israël, considéré comme une collectivité juive. Cependant une critique d’Israël, semblable à celle visant tout autre pays ne peut être considérée comme antisémite. L’antisémitisme accuse fréquemment les Juifs de vouloir conspirer pour nuire à l’humanité et est souvent utilisé pour rendre les Juifs responsables « de ce qui ne va pas ». Il s’exprime en paroles, par écrit, visuellement et par des actions et utilise des stéréotypes sinistres et des traits de caractère négatifs. »

Sont dénoncés, par exemple et entre autres,
« le fait d’appeler à tuer ou nuire aux Juifs, l’y aider ou le justifier, au nom d’une idéologie radicale ou une vision extrémiste de la religion.
Faire des allégations mensongères, qui déshumanisent, diabolisent les Juifs, en tant que tels, ou en dressent des stéréotypes ou du pouvoir des Juifs en tant que groupe, comme, et pas seulement, pour le mythe d’une conspiration juive mondiale ou des Juifs qui contrôlent les médias, l’économie, le gouvernement ou des institutions dans la société.
Accuser les Juifs en tant que peuple d’être responsables de méfaits commis par un seul Juif ou un groupe ou même pour des actes commis par des non-juifs.
Nier le fait, l’étendue, les mécanismes (par exemple les chambres à gaz) ou intentionnellement du génocide du peuple juif aux mains de l’Allemagne nationale-socialiste et de ses alliés et complices pendant la Deuxième Guerre mondiale ( la Shoah).

Une définition similaire était publiée par le Département d’État américain en 2010. Sans pour autant être adoptée officiellement. De plus, aux États-Unis le Premier Amendement, une législation prévoyant la liberté d’expression, pourrait entraver son application ( C’est ainsi que des discours antisémites virulents sont souvent tenus par les tenants de la campagne BDS sur les campus universitaires américains, y compris par des enseignants ...). Définition également publiée par le Groupe de Travail sur l’antisémitisme de l’Union européenne sans que cela semble avoir eu d’effets directs.

Quant aux Nations unies, elles n’ont jamais adopté de telle définition et, avec sa majorité anti-sioniste automatique, son action s’inscrit à son opposé.....

Une Grande-Bretagne pionnière dans la lutte du gouvernement contre l’antisémitisme avec l’adoption officielle de cette définition

Le 12 décembre 2016, le Premier ministre britannique, Theresa May, déclarait que « l’adoption officielle de la définition de l’antisémitisme de l’IHRA était une étape essentielle pour s’assurer que les coupables ne pourront être antisémites impunément parce que le terme est mal défini ou parce que différentes organisations ou groupes en ont des interprétations différentes. »
Dans un communiqué, son gouvernement soulignait que « La Grande-Bretagne sera l’un des premiers pays à adopter la définition de l’IHRA...son gouvernement, soutenu par son envoyé post-Shoah, Sir Eric Pickles, a été au premier rang de ceux qui ont établi cette définition reconnue sur le plan international et continuera à promouvoir son adoption dans le monde. »

Par ailleurs, le Premier ministre déclarait : « Israël garantit les droits des personnes de toutes religions, races et sexualités et veut permettre l’épanouissement de tous. Notre but en Grande-Bretagne est le même : créer une société meilleure, plus juste, qui aide chacun à aller aussi loin que ses talents le lui permettent.
Il est inacceptable qu’il y ait de l’antisémitisme dans ce pays. C’est pire encore que le nombre d’incidents augmente, comme cela est rapporté. En tant que gouvernement nous améliorons la situation et adopter cette mesure est une étape innovante.
Cela signifie qu’il y aura une définition de l’antisémitisme – en essence, langage ou conduite, qui montre de la haine envers les Juifs parce qu’ils sont juifs – et quiconque en sera coupable sera comptable. »
Le secrétaire aux communautés, Sajid Javid, a déclaré, pour sa part, : « L’antisémitisme doit être pris pour ce qu’il est – une attaque contre l’identité de personnes qui vivent, contribuent et sont appréciés dans notre société. Il ne peut y avoir d’excuses pour l’antisémitisme ou toute autre forme de racisme et de préjugés. Les délits doivent toujours être rapportés et la loi appliquée. Mais nous voulons aussi créer un environnement qui empêchera que soient commis des crimes haineux. ».



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