Les quatre cavaliers delĠApocalypse.

 

Par Simon Frajdenrajch, analyste

Avec des extraits du Figaro (entre guillemets et petitscaractres) du 15 au 17 novembre 2006.

 

Un survol de la situationpolitique au Moyen-Orient vue de lĠElysŽe nous amnera ˆ comprendre la tactiqueprobable que le cavalier Chirac envisage pour se remettre en selleprŽsidentielleÉ

 

Nous venons delĠapprendre : Jacques Chirac, avec son compre lĠespagnol Zapatero, et labŽnŽdiction tŽlŽphonique de lĠitalien Romano Prodi, veulent mettre en place unplan de paix au Proche-Orient. Il est bon de rappeler ici que malgrŽlĠengagement de lĠUE de ne plus financer lĠAP aprs lĠŽlection triomphale duHamas en janvier 05, les versements de lĠUnion EuropŽenne aux Palestiniens en2006 ont largement dŽpassŽ ceux de 2005, passant de 550 millions dĠeuros ˆ plusde 650 millions dĠEuros, plaant les EuropŽens en tte des gŽnŽreux donateurs.

 

É Ç ENTREJacques Chirac et JosŽ Luis Zapatero, l'heure est plus que jamais auxconvergences. Le prŽsident franais et le chef du gouvernement espagnol l'ontdŽmontrŽ en annonant, hier ˆ GŽrone, en Catalogne, le lancement d'uneinitiative europŽenne sur le Proche-Orient. Les deux dirigeants se sontentretenus au tŽlŽphone avec l'Italien Romano Prodi, qui a appuyŽ cetteproposition. Elle devrait tre soumise au prochain Conseil europŽen ˆBruxelles, en dŽcembre È É

 

Jean-Claude Milner, philosophe,linguiste et psychanalyste, avait publiŽ en 2003 un livre dense au titreŽvocateur : Ç les penchants criminels de lĠEuropedŽmocratique È.

Les EuropŽens, toujours prts ˆcommŽmorer le triste sort des victimes de lĠHolocauste, gardent un Ïil secquand il sĠagit de la menace existentielle pesant sur Isra‘l.

La dŽsinvolture des diplomatiesfranco-germano-britanniques dans les nŽgociations avec les Iraniens sur leurvolontŽ dĠaccs ˆ la ma”trise nuclŽaire laisse rveur : Isra‘l Žtant lapremire bouchŽe quĠils sont prts ˆ jeter au crocodile iranien, ils pensentsĠen tirer sans dommage.

 

LĠextraordinaire arrogance desdirigeants europŽens sĠexprime sans vergogne dans leur volontŽ de sĠimmiscerdans le rglement de problmes o on ne leur demande pas leur avis :

 

É ÇPour laFrance comme pour l'Espagne, la dŽgradation de la situation au Proche-Orient etle sort des Palestiniens prennent une tournure inquiŽtante.

Passons discrtement sur la situation auDarfour, o la situation humanitaire est tellement plus dramatique. Mais cesont des Noirs, en plus ils ne sont pas juifs mais musulmans. Et ce sont desarabes musulmans, protŽgŽs par la Ligue Arabe, qui les massacrent, les volent,les violent.

Pourquoi voulez-vous quĠon sĠintŽresse ˆeux ? Dans dix ans, un Ç Tribunal International du Soudan Èjugera quelques lampistes, et la purification ethnique sera accomplie.

 

ÉÇ Nous avons dŽcidŽde ne pas rester inertes È, a dŽclarŽ M. Zapatero, en dŽtaillant saproposition, qui prŽvoit notamment un cessez-le-feu, la formation d'ungouvernement interpalestinien, un dialogue entre Ehoud Olmert et Abou Mazen,l'Žchange de prisonniers, l'envoi d'une mission d'observateurs ˆ Gaza et latenue d'une confŽrence de paix. Ç La France, l'Espagne et l'Italie ont uneresponsabilitŽ particulire en tant que pays mŽditerranŽens mais aussi parcequ'ils ont pris une part active au Liban È, a soulignŽ le prŽsident dugouvernement espagnol. ÇNous voulons mettre en oeuvre une initiative communepour la situation au Moyen-Orient et la faire passer au niveau de l'UnioneuropŽenne, avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne de prŽfŽrence È, a-t-ilajoutŽ ÈÉ

 

Bien entendu, ÇChirac dĠArabie È,qui nĠa jamais manquŽ une occasion de jeter de lĠhuile sur le feu dans lesrelations entre les IsraŽliens et les Palestiniens (engageant notamment Arafatˆ lĠintransigeance quand celui-ci revint de camp David en passantpar Paris en septembre 2000), se prŽcipite dans la brche :

 

É Ç Hier,Jacques Chirac a apportŽ un Ç soutien total È ˆ ces efforts en prŽcisant qu'ilsseraient menŽs en concertation avec les autres partenaires de l'UE ainsiqu'avec son haut reprŽsentant pour la diplomatie, Javier Solana. ÈÉ

 

De plus, oubliant la gifle, mortellepolitiquement, reue le 29 mai 2005 ˆ lĠissue du scrutin sur le projet de traitŽconstitutionnel europŽen, lorsque les Franais exprimrent ˆ la fois le refusde la dissolution de lĠidentitŽ franaise dans une entitŽ europŽenne auxcontours indŽfinis, et la perspective de lĠentrŽe de la Turquie dans lĠEurope,Chirac se permet de distribuer les Ç bons points aux bons Žlves delĠEurope È :

 

É Ç Hier, ˆGŽrone, le chef de l'ƒtat a soulignŽ qu'une nouvelle Žtape, significative,Žtait dŽsormais franchie : l'Espagne fait dŽsormais partie du moteur del'Europe, a-t-il dit en substance. Ç Au coeur des forces centriptes del'Europe et qui assurent son bon fonctionnement, il y a l'Allemagne, la France,l'Espagne, l'Italie È, a dŽclarŽ Jacques Chirac, sans citer la Grande-Bretagne. ÈÉ

 

Ainsi, le principal artisan du blocage desprogrs de lĠEurope se place dans la position du donneur de leons, r™le quĠilaffectionne sans vraiment le mŽriter.

 

Et cĠest lˆ que Chirac, premier cavalierde lĠapocalypse, enfourche son grand cheval : ses deux dauphins putatifssont momentanŽment carbonisŽs : JuppŽ pour une condamnation allŽgŽe enappel dans une affaire de trafic dĠinfluence ˆ la mairie de Paris ;Villepin aprs ses multiples bourdes : le CPE retirŽ au printemps dernier,les Ç Žmeutes des banlieues È en novembre 2005, sa perte desang-froid face ˆ Franois Hollande au Parlement, sans oublier lĠaffaire ÔClearstreamĠ,ni la dissolution catastrophique de lĠAssemblŽe en 1997 o il prit une partactive.

 

La machine de la chiraquie se met enbranle aussi bien sur les thŽ‰tres de la politique intŽrieure, quĠenpolitique internationale.

 

Ainsi, Bernadette lance ses lignes endirection de la gauche caviar :

 

É Ç Dansun entretien au Nouvel Observateur, la premire dame de France revient sur laprŽsidentielle et nĠexclut pas une nouvelle candidature de son mari.

ÇVous savez, mon mariest trs populaire. En province, je le vois bien. CĠest le destin de la Francequi est aujourdĠhui en question et il y est attachŽÈ, explique BernadetteChirac. Ç Cinq ans, cĠest bien court È, plaide la femme du chef de lĠEtat, pourqui Çil est trop t™t pour direÈ si Jacques Chirac se reprŽsentera ˆ lĠElysŽe.

 

La ficelle est Žnorme, mais il fautavoir lĠair de mŽnager son public. DĠailleurs Bernadette le dit trsclairement, avec des minauderies qui ne trompent que BŽcassine.

Chirac a appris ˆ Science Po. quĠuneŽlection, mme majeure, se joue dans les deux mois qui prŽcdent le scrutin.Les Žlecteurs nĠont pas la mŽmoire longue en gŽnŽral. Dommage !

 

É ÇNous ne sommesquĠen novembre. On verra les choses plus nettement au premier trimestre. Quelleque soit sa dŽcision, elle sera importantissime, mais ce sera la sienne. CĠestune chose quĠil ne partage pas avec moi. CĠest le choix dĠun homme, pas dĠuncouple È, explique encore la premire dame de France. ÈÉ

 

Vos pensez bien, le couple Chirac nĠaplus dĠautre sujet de conversation essentiel depuis des dŽcennies, mais laÇ Premire Dame de France È, qui compte finir son mandat deConseiller GŽnŽral de Corrze, se verrait volontiers Ç ensuite ÈsŽnatrice, alors que son mari sigera au conseil Constitutionnel, maisÇ aprs le prochain mandat È.

 

Autrement dit - peur de lĠennui,ambition forcenŽe et dŽraisonnable, volontŽ dĠŽchapper aux foudres de lajustice - la dŽcision du couple Chirac est bel et bien arrtŽe :

 

- Se reprŽsenter aux PrŽsidentielles ense crŽant lĠopportunitŽ via une crise internationale ;

- Faire Žchouer Nicolas Sarkosy ˆ toutprix, car lĠex-fils spirituel a trahi le couple Chirac politiquement et mme enprivŽ. Bernadette lui vouerait une haine inextinguible depuis quĠil aÇ manquŽ de respect È ˆ leur fille Claude.

- Laisser passer la gauche au besoin,pour laisser le temps aux Ç fils putatifs È, Villepin et JuppŽ, de serefaire une virginitŽ dans lĠopposition.

 

Car si Sarkosy, 51 ans et en formeolympique est Žlu, il y a fort ˆ parier quĠil briguera un deuximemandat : Ç Adieu, veaux, vaches, cochons, couvŽes È pour leschiraquiens pur porc.

Chirac, nŽ en novembre1932, vient defter ses 74 ans, aprs un accident vasculaire transitoire qui lĠa privŽ de lavue quelques jours : arguments ˆ mŽditer en pensant ˆ Ariel  Sharon.

 

O il faut songer aussi, que comme laconstitution place le PrŽsident du SŽnat comme deuxime personnage de lĠEtat,appelŽ ˆ remplacer le PrŽsident de la RŽpublique en cas de vacance du pouvoircomme ce fut le cas avec Alain Poher en 1969, et que le Ç jeune sŽnateurchiraquien È, Jean-Pierre Raffarin, se verrait dans ce fauteuil-lˆ, lesaccs seraient verrouillŽs.

 

Les initiŽs ne sĠy trompent pas.Ainsi Patrick Devedjian :

Ç S'il y a unespace politique, Chirac n'hŽsitera pas ˆ tre candidat ÈÉ

Mais Ç il n'yaura pas d'espace politique È, pronostique le dŽputŽ maire d'Antony Ç parceque les Franais ont envie de tourner la page et veulent un profondchangement È.

 

Selon moi, Patrick Devedjian a tort,parce que la situation internationale est tendue ˆ lĠextrme, et ˆ dŽfaut decrise internationale majeure qui ne manquerait pas dĠŽclater fin 2006 / dŽbut2007 en Iran, ou en Irak, Chirac nĠhŽsitera pas ˆ la crŽer de toutes picesavec le conflit arabo-israŽlien, qui lui offre plusieurs opportunitŽs enor :

 

Au Liban, avec la FINUL pilotŽe jusquĠˆfin fŽvrier au moins par la France.

Le GŽnŽral franais Pellegrini,commandant de la FINUL, nĠa pas hŽsitŽ ˆ critiquer Ç le viol de lĠespaceaŽrien libanais de la part des forces aŽriennes dĠIsra‘l È, en dŽtournantpieusement les yeux du rŽarmement du Hezbollah, et de la reprise en main de sesbastions au Liban sud.

 

Pour faire chauffer lĠabcs, notreministre de la dŽfense, MAM, nĠa pas hŽsitŽ ˆ inventer un Ç incidenthostile È de la part des forces aŽriennes israŽliennes, Ç ˆ deuxsecondes de dŽclencher le tir de missiles anti-aŽriens, en Žtat delŽgitime dŽfense È, soi-disant.

(Cf. lĠarticle de la MENA :Ç Paris Bržle-t-il È ?)

 

Mentionnons au passage que MAM,chiraquienne bon teint, laisse entendre quĠelle reste en rŽserve de laRŽpublique pour reprŽsenter le Ç corps fŽminin Žlectoral È auxprochaines prŽsidentielles depuis que SŽgolne Royal a fait un triomphe aux Žlectionsdes Ç primaires socialistes È.

SifflŽe par les membres du conseilnational de lĠUMP, cette goujaterie politique nĠest pas passŽe inaperue auxoreilles du gardien du temple chiraquien, Jean-Louis DebrŽ, intellectuel dehaute volŽe comme chacun sait, anti-sarkosyste forcenŽ, qui nĠa pas manquŽ derevenir ˆ la tribune pour dŽsapprouver cette inconvenance. 

 

Bernadette confirme que Ç le tempsdes femmes est venu È :

É Ç Pourtant,Bernadette Chirac en est persuadŽe, ÇlĠheure des femmes est venueÈ : Ç Capousse. Regardez. Angela Merkel, Tarja Halonen -prŽsidente de la Finlande-Hillary Clinton, si remarquablement intelligente. JĠespre quĠelle y arrivera.Elle sera un drapeau qui se lve pour toutes les autres dans le monde È,explique-t-elle. ÈÉ

 

Ce constat est Žvidemment faux :outre quĠil y a eu dans le passŽ des femmes Žminentes ˆ la tte de grandsEtats : Indira Gandhi, Margaret Thatcher, Golda MŽ•r, placer laÇ remarquable Hillary Clinton È ˆ la tte des USA, cĠest vendre la peaude lĠours un peu viteÉ

 

Observons par ailleurs un jeu de chaisesmusicales moderne assez amusant :

Autrefois, la monarchie permettait unecertaine stabilitŽ dans la prŽvision des lignŽes au pouvoir. En ce temps lˆ,les instituts de sondage nĠexistaient pas encore.

 

La transmission de pre en fils detyrans est une variante de ce cas de figure, moins durable. 

On lĠa observŽe rŽcemment en Syrie avecla dynastie baathiste des Assad.

Le prŽsident Moubarak se prŽpare ˆ latransmission ˆ son fils Gamal en Egypte.

Saddam Hussein, sĠil nĠavait ŽtŽbrutalement renversŽ, transmettrait ˆ un de ses fils monstrueux.

 

Observons que ces situations rŽsultentde la confiscation souvent brutale des pouvoirs constitutionnels dĠune nation,ou de la mort brutale du dictateur.

Quelques roitelets africains (Togo, RepDem du Congo ex Za•re) ont procŽdŽ ainsi.

Puis est venu le temps de latransmission de pre en fils dans les dictatures communistes : le cas dela CorŽe du Nord illustre Ubu roi et ses risques, avec ses paradoxes.

 

AujourdĠhui, nous nous apprtons ˆ vivreun cas de figure original : la transmission du pouvoir ˆ lĠintŽrieur dĠuncouple. Les sentiments nĠont rien ˆ voir lˆ-dedans.

 

Le couple Hollande – Royalserait en effet le premier de la sŽrie : Franois Hollande, gardien du Temple socialiste, fils debourgeois nŽ ˆ Neuilly, socialiste bon teint ˆ la sauce Žnarchique, ambitionnaitds sa tendre enfance de devenir Ç PrŽsident de la RŽpublique È.

Sa mre le raconte avec attendrissement.

Mais Franois fait plus songer ˆ CasimirquĠˆ un redoutable politicien. Alors, avec les clŽs de lĠappareil, il offregalamment sa chance ˆ sa concubine, en appelant ses concurrents ˆ se comporteravec courtoisie. Et a marche ! JusquĠˆ quand ?

 

Notons au passage que le concubinage esttellement passŽ dans les mÏurs en France que nul ne sĠŽtonne plus, dans unevieille nation catholique dŽchristianisŽe, quĠun couple dĠambitieux formŽ ˆlĠENA, vive dans le pchŽ avec quatre enfants conus dans les palais de laRŽpublique.

Bien entendu, Mitterrand avait dŽjˆdonnŽ lĠexemple dĠune double vie ŽtalŽe ˆ la fin de ses jours, devant unepopulation attendrie par une Mazarine innocente.

Etonnez vous aprs cela des succs desmoralistes de lĠislamisme radical.

Ceci est un autre dŽbat, qui mŽriteradĠtre approfondi.

 

LĠautre cas de figure sera Žvidemmentle couple Clinton dans deux ans. Ces deux-lˆ ont pour moteur un appŽtit de pouvoir fŽroce, etil para”t que Mme est la plus astucieuse des deux.

Elle est aussi plusÇ sŽrieuse È que son Žpoux. Monica la laisse de glace.

Elle est vraiment redoutableÉ

 

Mais revenons chez nous, o le joli (?)minois de SŽgolne et son culot ont fait merveille.

Bernadette confirme son penchantfŽministe :

 

É Ç Dslors, la conseillre gŽnŽrale de Corrze nĠest pas ŽtonnŽe du succs de SŽgolneRoyal. ÇElle a un look, elle est trs photogŽnique, il faut le reconna”tre.Vous savez, le fait dĠtre une femme ne suffit pas pour sĠimposer mais cĠestimportant, cela joue dans le subconscient de toutes les autresÈ,explique-t-elle. ÈÉ

 

Bernadette nĠa pas la moindre amabilitŽpour le candidat Žvident et lŽgitime de lĠUMP.

Nicolas Sarkozy nĠest pasÇ photogŽnique È ˆ ses yeux, et sĠil nĠest pas une femme, celadevrait aussi Ç jouer sur le subconscient de toutes les autres È.

Laissons de c™tŽ ce dŽrapage pseudo psychanalytique,intŽressons-nous plut™t au rŽel :

 

Si le prŽsident de lĠUMP a une ttepolitique mieux faite que celle de la candidate Žlue par les militantssocialistes avec des Žcailles dans les yeux ; sĠil a un projet politiquemieux structurŽ quĠun simple catalogue de la Redoute o Mme Royal pche chaquematin les idŽes de ses correspondants internautes pour son Ç dŽsirdĠavenir È, la dictature de la communication futile devrait-ellelĠemporter,parce que Ç lĠheure des femmes serait venue È ?

EspŽrons que le Peuple franais, censŽtre le plus intelligent du monde, ne sĠy trompera pas.

 

Le bal des ambitieux :

 

CĠest lˆ que nosÇ quatre cavaliers de lĠapocalypse È sĠunissent pour renverser celuiqui leur inspire plus de haine irrationnelle, que de sympathie pour leur proprecamp politique. Pourtant :

 

É Ç AlĠUMP, jusque dans l'entourage de son prŽsident, Nicolas Sarkozy, lĠopinion estlargement admise ˆ droite : oui, SŽgolne Royal constitue une "rivalesŽrieuse" pour lĠŽlection prŽsidentielle de lĠan prochain.

 

"Toutedivision ˆ droite est ˆ prŽsent mortifre", abonde le sŽnateur RogerKaroutchi. Selon lui, le Ç manque de convictions È de SŽgolne Royal, "sonadaptabilitŽ ˆ tous les sondages en font une rivale dangereuse qui peut assurerun rassemblement factice"É.

 

Chirac, Villepin, JuppŽ,Michle Alliot-Marie savent que si Nicolas Sarkosy est Žlu, il se battra pourrŽussir, faire aboutir des rŽformes de structure qui permettront ˆ la France derevivre, une rŽorientation en politique Žtrangre o les USA ne seront plus desdiables mais des partenaires courageux, o la Ç politique arabe de laFrance È sera plus ŽquilibrŽe pour tre plus efficace, o la France saurafaire preuve de lĠhumilitŽ qui lui sied aprs lĠabaissement international olĠont conduite 30 ans de gestion Žnarchique.

 

Les quatre cavaliers delĠapocalypse savent aussi que la nouvelle re quĠouvrira Nicolas Sarkosy, sielle est difficile au dŽpart, comme le fut celle de Margaret Thatcher, permettraˆ notre pays de retrouver la prospŽritŽ qui fait espŽrer le plein emploi, dansla ma”trise de flux migratoires rŽflŽchis, et osons lĠŽcrireÇ qualitatifs È.

Car ce qui fait lĠexcellenceet la richesse des Etats-Unis, du Canada, de lĠAustralie, cĠest bien quĠilssavent attirer chez eux les cerveaux les plus talentueux et prometteurs.

 

Comme lĠŽcrivait Ivan Rioufoldans un Žditorial paru en 2004 :

Ç Nous exportons nos Bac+ 5 pendant que nous importons des Bac – 5 È.

Bien des drames du ch™mage, de la prŽcaritŽ,de la violence dans les Ç banlieues difficiles È, et de lĠŽchec denotre Žcole gisent lˆ : les Žcluses dŽbordent, et mme Jean-Franois Kahn,grand dŽmagogue devant lĠŽternel, directeur de lĠhebdomadaire ÔMarianneĠ, lereconna”t.

La premire Dame de France lerŽpte, ''le temps des femmes'' est venu, mme si elle n'exclut rien pour sonmari en 2007.
(Le Figaro/P. Delort)

 

ÇPige implacableÈ

 

Toutes lesspŽculations des partisans de Villepin sont balayŽes d'une sentence dŽfinitivepar Brice Hortefeux,  convaincu quele premier ministre suit dŽsormais Ç une stratŽgie purementpersonnelle È :

Ç Le seulcandidat acceptable par Chirac, c'est Chirac. È Quant ˆ laprocŽdure, Nicolas Sarkozy lui-mme rappelle que le tandemVillepin-Alliot-Marie l'a approuvŽe en dŽcembre 2005. Selon lui, Ç MAMest trs embtŽe. Le pige est implacable. Soit elle est parjure ˆ Chirac (si elle va auxprimaires de l'UMP), soit elle est parjure aux statuts de son propre parti (si elle se lancehors UMP). È É

 

Et ne lĠoublions pas, Le Pen se tient enembuscade pour rŽŽditer lĠexploit du 22 avril 2002.

SĠil arrive en deuxime positionderrire SŽgolne royal, bien entendu, le Ç Peuple de Gauche se mobiliseracontre le fascisme È.

Et encore, puisquĠil est avŽrŽ que 25 %des ouvriers votent Le Pen.

Mais le Peuple de Droite, semobilisera-t-il si la gauche exige un Ç renvoi dĠascenseur È ?

Rien nĠest assurŽ.

Si Le Pen arrive en deuxime positionderrire Sarkozy, on peut escompter une mobilisation rŽpublicaine de mmeampleur que celle qui fit rŽŽlire Chirac avec un score de dictateur africain.

Il ne faudra pas faire acception dePhilippe de Villiers, malgrŽ ses frŽquentations suspectes (le dŽputŽ europŽenPaul-Marie Couteaux, deuxime de sa liste)

 

Si les candidatures de Droite semultiplient, au sein mme de lĠUMP, Žparpillant les voix, lĠŽchec est assurŽ,et lĠhypothse Le Pen en premire position devient imaginable.

 

Non seulement lĠimage de la France ˆlĠinternational en sera durablement ternie, comme ce fut le cas de lĠAutrichequand Franz Ha•der envoya plusieurs ministres dans la coalition de droite, maisle temps de la fuite aura sonnŽ.

 

La stratŽgie gagnante consiste donc ˆfaire simplement et rapidement lĠunion derrire le candidat lŽgitime quĠestNicolas Sarkosy, ˆ faire taire les rivalitŽs et les haines, ˆ pousser gentimentChirac vers la sortie, et ˆ susciter ˆ Gauche les divisions qui guettent lecamp de la majoritŽ actuelle.