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So long Marie-âne, its time for you begin to cry
Par Ilan Tsadik © Metula News Agency
Article mis en ligne le 11 décembre 2003
dernière modification le 15 décembre 2003

La première de couverture écrite par un certain Jack Dion termine de transformer l’hebdomadaire Marianne en Marie-baudet. On se serait d’ailleurs contenté du titre de cette déclaration d’intentions, LA NOUVELLE INQUISITION, pour en arriver à la même conclusion.

C’est, qu’en pleine re-folie de peste antijuive, au moment où le parlement européen tente de retenir la diffusion d’un rapport sur le fléau, parce que son contenu montre que les Européens sont pris par le mal au-delà du racontable, Marie-Hi-han élit de dénoncer le danger contraire (livraison du 1 au 7 décembre). Et Dion, de délirer, donc, sur « l’art dangereux » (qui a fait un mort crucifié durant les 2004 dernières années, encore était-il tout à fait juif) « d’instrumenter la dénonciation de l’antisémite ».

Les perles de cette nouvelle Inquisition, dont je puis vous assurer que, contrairement à l’autre, elle n’a pas encore allumé son premier bûcher, ne sont pas accessibles aux internautes, Marie-âne ne s’étant toujours pas résolue à entrer dans le nouveau millénaire. Grand bien en fasse, notons-le au passage, à Dion, dont la lecture des incongruités se trouve notoirement circonscrite à une tranche accessoire de la population française.

Parce que son verbiage est terrible, qui a tout oublié des règles élémentaires du travail d’un journaliste. On nage - de Dion que c’est dion ! - dans l’exhibitionnisme des connaissance personnelles de l’auteur, auto exemptées, forcément, de tout examen factuel. On est dans l’anti-Ména, dans le non besoin de circonstancier ce que l’on affirme, où il suffit de surfer sur la vague et de faire comme tout le monde, pour considérer qu’on est en droit légitime de diffuser n’importe quelle insanité. Pour être encore plus précis quant au rattachement à ce style, disons que Dion suit les rivières du (mauvais) genre creusées par les paranoïaques, pourfendeurs du complot juif imaginaire qu’ils ont fabriqué de toutes pièces. Le bonhomme est dans les chausses des Vidal (Dominique, le père est un seigneur !), Boniface et Cypel ; il reprend les incohérences de ses pairs, se réclamant du droit de critiquer Ariel Sharon, que personne ne leur a pourtant jamais refusé. Dion reprend leurs amalgames outranciers, par lesquels ils réussissent le tour de force d’affliger encore d’avantage les victimes du racisme, en les faisant passer pour d’éventuels bourreaux. Bourreaux de qui, de quoi ? Bourreaux comment ? Ils seraient coupables du crime de communautarisme, bien que personne n’ait daigné, à ce jour, définir exactement de quoi il s’agissait, ni d’expliquer en quoi il était un crime.

Dion, pour définir les excès de l’Inquisition dont il parle - il cite Théo Klein disant que « l’usage du mot antisémite est à manier avec précaution », quant à celui d’Inquisition, pour cet éditorialiste à la morale en soufflet d’accordéon, on pourrait manifestement l’accommoder à toutes les sauces - défend José Bové, crucifié par les affreux Juifs pour avoir commis la minuscule incartade, de prétendre publiquement que c’était le Mossad qui allumait le feu des synagogues de France. Pacotille sans doute, surtout lorsque l’on omet de rappeler à ses lecteurs, que la haine du Juif a également porté le leader paysan populiste jusqu’à la Moukata de Ramallah, où il a partagé le pain et la soupe avec des terroristes, accusés plus tard par les propres tribunaux d’Arafat d’assassinats caractérisés de civils israéliens. Inquisition écrit-il. Ils brandissent l’accusation d’antisémitisme à tout propos, écrit-il.

La prose de Dion n’a rien d’un travail journalistique, disais-je plus haut, ça n’est que de la propagande au premier degré, de la sorte qui diffuse l’épidémie, pas de celle qui l’endigue. Propagande qui l’amène aussi à fustiger Arno Klarsfeld qui aurait accusé le MRAP, sur une peccadille, d’arrière-pensées antijuives. Dommage alors que l’éditorialiste de Marianne ait fait l’impasse sur l’enquête extrêmement précise que notre rédacteur en chef a consacré à ce mouvement et à ses dérives racistes, SOS MRAP : Mouvement à la dérive lire la 1ère partie/ 2ème partie / 3ème partie/ 4ème partie. Nul doute, qu’après avoir lu ce rapport, on ne peut pas décemment considérer les choses avec autant de légèreté, ni, c’est sûr, prétendre que des inquisiteurs juifs persécutent cette organisation sans raison. Quelqu’un pourrait - on l’appellerait journaliste - après une contre-enquête, soutenir éventuellement une discussion quant à tel ou tel point du rapport Juffa sur le MRAP. Encore faudrait-il que ce quelqu’un trouvât les arguments pour le faire. En tout cas, cela ne tiendrait pas de la pitrerie corrosive qui éclabousse la jupe de Marianne.

D’omissions en caricatures, Jack Dion en arrive forcément, suivant l’itinéraire de ses guides, à commenter notre travail d’enquête sur l’affaire A-Dura. Aussi le fait-il de la manière la plus malhonnête et primitive qui soit :

« (…) Le correspondant de France 2 au Proche-Orient, Charles Enderlin, connu pour son professionnalisme, fut suspecté de manipulation après la mort de l’enfant palestinien Mohamad el-Dirah, tué le 30 septembre 2000 dans les bras de son père, à Gaza, devant un camp retranché israélien. Certains prétendirent que, contrairement à ce qu’avait dit Charles Enderlin, le petit Mohamad avait été tué non par des soldats israéliens, mais par des Palestiniens. Aujourd’hui encore, un groupuscule emmené par le psychanalyste Gérard Huber, prétend que cette mort est une » fiction « , tout comme Thierry Meyssan avait décrété qu’aucun avion ne s’était abattu sur le pentagone le 11 septembre 2001 ! (…) »

D’abord, en faisant ce qu’aucun authentique journaliste ne consentira à faire, c’est-à-dire, en utilisant la plus grande quantité d’encre à expliquer que la description des faits qui arrange sa propagande est « non questionnable », au prétexte que celui qui en est l’auteur - Charles Enderlin en l’occurrence - est « connu pour son professionnalisme ». C’est court, Dion. Alors vous osez une comparaison inepte, quoique déjà employée par les arnaqueurs de votre école, entre Gérard Huber et Thierry Meyssan. Ca devrait persuader le lecteur, à l’instar du pavé de votre collègue Martine Gozlan lire l’article de Pierre Lefèbvre, Président de Primo-Europe à son sujet] et tenir le rôle d’un argumentaire détaillé et sérieux. Heureusement pour la profession et pour le droit du public d’être informé, il ne suffit pas de rappeler l’imposture de Meyssan pour oblitérer systématiquement toute remise en cause d’un reportage médiatique.

A ce propos, la dernière analyse de Stéphane Juffa, Les questions qui tuent (2) lire, considérant les plus récentes découvertes de l’enquête, est autrement plus intelligente et convaincante que les symptômes de votre journalisme rupestre.

Quant à vouloir, de force, considérer notre agence de presse, professionnelle, indépendante et pluri tendancielle, comme un « groupuscule », on sombre là non plus seulement dans la grossièreté mais aussi dans la sémantique totalitariste. Ce sont l’empire soviétique et le troisième Reich, qui, ne pouvant considérer structurellement l’émergence d’une opposition politique ni même d’opinions dilettantes, ont adopté l’usage du terme « groupuscule » afin de stigmatiser ceux qui les dérangeaient. On a entendu « groupuscule » à longueurs de journées durant les procès staliniens, et ceux qui usaient de ce terme lui décernaient les mêmes propriétés que Dion à notre égard.

D’un coup de langue de bois, on voudrait faire penser que la Ména, qui a vraisemblablement plus de lecteurs quotidiens que Marie-hémione chaque semaine, serait un groupuscule et que le Docteur Huber, spécialiste de renommée mondiale des questions de bioéthique, se vautrerait, simplement parce qu’il est juif, dans la désinformation ? Soit, mais qui croira à cette construction haineuse, à cette sémiologie d’oppression sortie de la naphtaline, s’il a un cerveau entre les oreilles ?

Jack Dion est à ranger parmi les partisans de la banalisation de la peste antijuive, c’est en tous cas ainsi que je saisis sa démarche. Ainsi ne conçoit-il aucune inquiétude face à ce que la majorité des Européens considèrent Israël comme le pays le plus menaçant pour la paix du monde.

Maître Aliboron, emprunt de naïveté ou pris dans les fièvres de la peste, de se demander, presque outré, « si le sondage avait placé l’Iran en tête, aurait-on soupçonné les Européens de phobie anti-persane ? »

Ce à quoi, il faudrait quand même qu’il reste un démocrate en France, ou un journaliste juif de Marianne, dont la conscience n’est pas uniquement façonnée par le souci alimentaire, pour lui répondre : « Non, personne, pour la simple et bonne raison, qu’au contraire de la démocratie israélienne, l’Iran de l’islam conquérant constitue effectivement l’une des menaces principales contre la paix mondiale ! »



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