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Le chef d’état-major israélien a exprimé des réserves au « plan Sharon »
Article mis en ligne le 30 novembre 2003

Le général Moshe Yaalon, chef d’état-major de l’armée israélienne, a exprimé des réserves au sujet des mesures de paix unilatérales proposées par le Premier ministre Ariel Sharon en cas d’échec des efforts de paix avec les Palestiniens, rapporte dimanche le quotidien Haaretz.

Ces propos s’ajoutent aux critiques déjà formulées par Yaalon et quatre anciens responsables de la sécurité israélienne contre la politique de Sharon à l’égard des Palestiniens.

Interrogé sur les déclarations citées par le quotidien, un porte-parole militaire a répondu que l’armée ne commentait pas les propos tenus à titre censément privé.

Sharon a laissé entendre jeudi qu’il pourrait prendre des mesures unilatérales - telles qu’un démantèlement de implantationss juives isolées - si les tentatives de relance de la « feuille de route » internationale pour la paix n’aboutissaient pas.

Dans le cadre du « plan Sharon », croit savoir Haaretz, Israël établirait unilatéralement les contours frontaliers d’un Etat palestinien couvrant la bande de Gaza et moins de la moitié de la Rive Occidentale, soit un état nettement plus exiguë que ce qu’envisagent les Palestiniens.

Selon le journal, Yaalon estime que l’armée doit d’abord se retirer des « villes paisibles » de la Rive Occidentale pour encourager les Palestiniens et préparer le terrain à un futur accord de paix. A l’encontre de la politique officielle, Yaalon a déclaré lors d’interviews récentes que les restrictions imposées à la liberté de mouvement des Palestiniens avaient pour seul effet de renforcer les activistes.

Des voix de plus en plus nombreuses, en Israël comme à l’étranger, incitent Sharon à mettre fin aux violences et à renforcer la position des Palestiniens modérés en bridant les colons juifs et en levant le bouclage des villes palestiniennes.

Tractations diplomatiques à Amman

La communauté internationale a dénoncé la construction par Israël d’un mur de séparation qui empiète sur la Rive Occidentale. Israël parle de « clôture de sécurité » destinée à protéger ses villes contre les attentats-suicide, alors que les Palestiniens y voient des annexions déguisées et un obstacle majeur à la création d’un Etat viable.

A Amman, où il a rencontré samedi l’émissaire américain William Burns pour la première fois depuis sa prise de fonctions, le Premier ministre palestinien Ahmed Koreï a engagé les Etats-Unis à faire pression sur Israël pour que cesse la construction du mur de séparation.

« Nous sommes prêts à remplir nos obligations et résolus à mettre en oeuvre la feuille de route », a dit Koreï dimanche après un entretien avec son homologue jordanien Faisal al Fayez. « Mais nous tenons aussi à ce que les Etats-Unis pressent Israël de mettre fin à ses violations, notamment (à la construction du) mur de ségrégation et aux implantations. »

Après avoir lui aussi rencontré Fayez dimanche, Burns a de nouveau exprimé l’inquiétude qu’inspirait le mur à Washington. Dans un communiqué publié samedi à Amman, il avait assuré que les Etats-Unis s’emploieraient à relancer la feuille de route, qu’ils ont élaborée avec l’Onu, l’Union européenne et la Russie.

Sharon a affirmé sa volonté de coopérer avec Koreï à la relance du plan de paix international, mais le dirigeant palestinien a déclaré samedi qu’il jugeait inutiles des entretiens avec Sharon tant qu’Israël persistait à construire le mur en Cisjordanie. Un porte-parole de Sharon a dit que celui-ci était prêt à rencontrer Koreï « à tout moment » mais que les travaux de construction ne s’arrêteraient pas.

Malgré ses objections, Koreï a dit que son collaborateur Hassan Abou Libdeh et son ministre Saëb Erekat rencontreraient dimanche le directeur de cabinet de Sharon, Dov Weisglass, pour envisager un sommet israélo-palestinien. William Burns devait quant à lui rencontrer Sharon dans la soirée à Jérusalem.

Pendant ce temps, Koreï était reçu par le roi Abdallah de Jordanie, qui entend transmettre au président George W. Bush des suggestions palestiniennes pour la paix durant la visite qu’il effectuera la semaine prochaine à Washington.

« Nous pensons qu’il y a une chance de remettre le processus de paix sur les rails. Nous considérons aussi un abandon du plan de paix, ou du principe d’un Etat palestinien, comme une menace directe pour la sécurité nationale de la Jordanie », a déclaré dimanche à la presse le chef de la diplomatie jordanienne, Marouane al Mouacher.



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