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Israël fait un pas vers l’Union européenne
Article mis en ligne le 17 novembre 2003

Israël a accepté lundi de reprendre contact avec l’envoyé spécial de l’Union européenne au Proche-Orient, un geste de bonne volonté qui n’a pas empêché la poursuite du dialogue de sourds entre les deux parties.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Silvan Shalom, a rencontré ses homologues des 25 pays membres ou candidats de l’Union Européenne pour un « dialogue politique » précédant la tenue, mardi, du Conseil d’association Union Européenne -Israël.

Pour les chefs de la diplomatie européenne, la priorité est d’obtenir la fin du boycott par Israël de leur émissaire dans la région, le Belge Marc Otte, qui n’a plus eu de contacts avec les autorités israéliennes depuis qu’il a rencontré le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, en septembre dernier.

« Nous aimerions avoir beaucoup plus de coopération et beaucoup plus de confiance », a déclaré Javier Solana, le Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union Européenne.

Pour l’Union, a-t-il ajouté, il est essentiel de rencontrer toutes les parties, « y compris les Palestiniens », afin de faire avancer la « feuille de route » du Quartet (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Onu), qui prévoit la création par étapes d’un Etat palestinien et aussi la cessation de la violence.

Silvan Shalom a dit ne pas comprendre pourquoi les Européens se « précipitaient » pour rencontre le président palestinien, que la plupart des gouvernements de l’Union Européenne jugent incontournable.

« Arafat ne joue pas le jeu, Arafat n’est pas un partenaire pour la paix, Arafat est un terroriste », a-t-il déclaré dans une interview à Reuters avant de faire un geste limité en acceptant que Marc Otte rencontre des fonctionnaires de son ministère. « Nous avons décidé que nous lui parlerions et il rencontrera nos fonctionnaires dans le ministère », a-t-il ajouté.

Selon une source israélienne, ces contacts ne dépasseront pas le niveau du directeur politique des Affaires étrangères.

Les Européens, a-t-il ajouté, ne pourront jouer « un rôle clé » dans le processus de paix au Proche-Orient que s’ils abandonnent leur attitude pro-palestinienne, ce qui est selon lui le cas de gouvernements de plus en plus nombreux.

Il a d’ailleurs appelé les Vingt-cinq — les 15 membres actuels de l’Union Européenne et les 10 pays candidats qui la rejoindront le 1er mai 2004 — à lutter ensemble contre tout risque de résurgence de l’antisémitisme sur le Vieux Continent.

« Malheureusement, nous avons récemment remarqué que des signes d’antisémitisme réapparaissent en Europe », a-t-il estimé après les attentats à la bombe contre des synagogues en Turquie et la destruction par le feu d’une école juive en France.

Un sondage très contesté publié début novembre par Eurobaromètre, où les Européens placent Israël est en tête des pays qui menacent la paix dans le monde, loin devant l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord, a également alarmé Israël.

Shalom a prôné la création d’un « conseil ministériel Union Européenne -Israël » pour combattre cette résurgence présumée.

Sur le fond, les positions sont restées très opposées.

Les Européens ont exprimé dans leur position commune de nombreuses préoccupations, notamment sur la construction d’un « mur » de séparation entre Israël et les territoires occupés, « qui pourrait préjuger des futures négociations et faire que la solution des deux Etats soit impossible à mettre en œuvre » et la poursuite de la colonisation dans les zones palestiniennes.

« On devrait pouvoir être en désaccord avec la politique israélienne sans être traité d’antisémite », a déclaré le ministre danois des Affaires étrangères. « Je suis contre la barrière, mais je ne suis pas antisémite. »

Silvan Shalom a campé sur les positions d’Israël, défendant la construction de la barrière de sécurité, qui ne préjuge pas de la frontière future d’Israël, comme un « outil de paix », avant de fustiger l’incompréhension des Européens qui ne « réalisent pas ce que cela signifie de vivre sous cette menace d’attaques terroristes jour après jour ».

Selon des diplomates, l’Union Européenne est profondément divisée en deux camps sur l’attitude à adopter à l’égard du gouvernement Sharon.

D’un côté, les Allemands et les Polonais ne sont pas loin de partager les critiques d’Israël envers l’Union européenne.

De l’autre, les Français, les Portugais, les Espagnols et les Suédois estiment qu’Israël a ignoré tous les avertissements lancés par l’Union Européenne, notamment à propos du mur de séparation et de la poursuite des implantations dans les territoires.

Selon des diplomates, certaines délégations ont même évoqué la possibilité de frapper Israël de sanctions.



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