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Paroles sans musique
Albert Capino
Article mis en ligne le 13 novembre 2003
dernière modification le 12 avril 2004

Après les condamnations systématiques d’Israël par les organisations internationales, les sondages calamiteux en sa défaveur, l’assimilation du sionisme au racisme, il manquait quelque chose : un thème, une chanson.

Et qui, mieux que Mikis Theodorakis, aurait pu en être le compositeur ? Celui des des chants du folklore grec que l’on entonne tous en choeur au fond de la nuit dans les tavernes, celui de la résistance et de la révolte contre les colonels, celui de l’admirable « MAUTHAUSEN » ?

Ce Theodorakis-là, n’existe plus.

Celui que j’ai vu le 11 novembre à la tribune avait revêtu les traits de l’hystérie, agité par des tics, bouffi, teint en blond, épousant les accents de la rhétorique hitlérienne pour pointer du doigt le peuple juif qu’il accuse d’être à la « racine du mal ». Un Mahathir grec en quelque sorte.

Tout ce talent gâché ! Et pourquoi, Mikis ? Par antimilitarisme ? Tout en soutenant une dictature visant à la destruction de son voisin, écrasant tout sur son passage : civils, opposants, enfants ? Une « Autorité » forte d’une une armée sans uniforme : 65.000 hommes bien armés, entraînés et qui ont une vision du monde que tu as toujours condamné ? Une charte éradicatrice appelant au déni de l’être humain ?

Arafat ? Le « général » Arafat comme il aime à se décrire n’est qu’une version ubuesque des « Colonels » que tu décriais tant.

Et les Juifs ? Ce peuple, « coupable de tous les crimes de la terre », à la « racine du mal » telle que tu le décris, sont les survivants. Les frères de ceux qui étaient enfermés dans les prisons d’Athènes, torturés et exécutés sommairement, avec pour seul crime d’être ce qu’ils étaient. Des femmes et des hommes libres.

Ce 11 novembre, il y avait deux grands absents dans ton discours, Mikis : la musique, le talent. Ils ont déserté ton esprit pour ne laisser place qu’à des paroles. Un déluge de paroles, excessives, laides, haïssables.

Dommage... Car ce peuple que tu conspues te survivra. Il a survécu à des haines encore plus farouches, à une volonté de destruction encore plus grande.

J’aurais voulu me rappeler de toi comme d’un grand compositeur mais, ce 11 novembre, tu as basculé. À l’image de ceux qui, au crépuscule de leur existence, lâchent comme une dernière exhalaison de haine.

Tu iras donc les rejoindre. On dit que la musique adoucit les moeurs... Va, Mikis, ils auront bientôt un nouvel hymne en enfer...



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