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Les quinze objections de Sharon à la « feuille de route »
Jérusalem : de notre correspondant Pierre Prier - Le Figaro
Article mis en ligne le 9 avril 2003
dernière modification le 24 juin 2003

Le gouvernement israélien prépare sa réponse à la « feuille de route », le plan de paix dont George Bush et Tony Blair ont de nouveau promis hier la publication. En janvier, Ariel Sharon avait fait savoir qu’il présenterait « 100 amendements » au texte rédigé par le « Quartette », composé des Etats-Unis, de l’Union européenne, de la Russie et de l’ONU. Dernièrement, le nombre des objections est descendu à quinze. Ces remarques devraient être présentées officiellement à Washington par le directeur de cabinet de Sharon, Dov Weisglass.

Les quinze points ne sont pas tous connus, Ariel Sharon ayant demandé la discrétion à ses ministres. Mais les grandes lignes de la position israélienne ont tout de même filtré. Selon la presse, le paragraphe de la « feuille de route » sur la reconnaissance d’Israël par les Palestiniens serait considéré comme trop vague. Le texte [...] demande aux Palestiniens de « présenter une déclaration sans équivoque réitérant le droit d’Israël à l’existence ». Israël voudrait que les Palestiniens reconnaissent le droit d’Israël à exister comme « Etat juif » et qu’ils renoncent officiellement au droit au retour en Israël des réfugiés de 1948 et de leurs descendants.

Les dirigeants Palestiniens jugent ne pas pouvoir renoncer au principe du droit au retour, au risque de perdre la confiance de la population. Mais ils ont déclaré à de nombreuses reprises être prêts à des arrangements qui convertiraient dans les faits le droit au retour en compensations pour la plupart des réfugiés. Israël exigerait aussi de pouvoir continuer à opérer dans les territoires palestiniens pour assurer sa sécurité. Il demanderait également aux Palestiniens de faire le premier pas en arrêtant complètement le « terrorisme », terme englobant pour Israël toute action violente. Ariel Sharon veut aussi que les Palestiniens démantèlent les « infrastructure du terrorisme ». La plus importante des réserves israéliennes concerne le déroulement dans le temps. La « feuille de route » décrit un ensemble de mesures réciproques et simultanées. Israël demande au contraire une période de « test » du futur gouvernement palestinien avant de commencer à appliquer sa partie du programme, en particulier le gel de « toutes les activités de colonisation ».

En général, le gouvernement d’Ariel Sharon refuse d’être lié par un calendrier. La « feuille de route » prévoit qu’Israël s’engage dès le début à accepter en Etat palestinien en 2005. Dov Weisglass, l’envoyé d’Ariel Sharon, demanderait que l’avancée du plan se fasse en fonction des progrès sur le terrain. Chaque phase devrait être achevée avant de passer à la phase suivante.

Un ministre sans portefeuille du gouvernement actuel, Uzi Landau, s’est pour sa part exprimé hier de façon beaucoup plus directe dans une tribune libre. Selon lui, la « feuille de route » est une « route vers le désastre » car elle donnerait à Yasser Arafat, sans négociation, « un Etat indépendant, viable et souverain », accuse-t-il en citant la formule effectivement contenue dans le plan de paix.

Les Etats-Unis, « soliste » du Quartette, sont-ils prêts à accepter les changements proposés par Israël ? George Bush s’est déclaré hier en Irlande « déterminé » à l’appliquer. Colin Powell a assuré que la « feuille de route » serait « publiée telle quelle », dans la version examinée par le Quartette à Washington le 20 décembre. La prochaine bataille diplomatique pourrait se dérouler sur un autre terrain : le mécanisme d’application, prévu dans la « feuille de route ». Faute d’un tel mécanisme, les plans successifs avalisés depuis deux ans par les Etats-Unis sont restés lettre morte. Selon des sources diplomatiques, les Etats-Unis ont entériné un texte annexe prévoyant quatre groupes d’observateurs sur le terrain, chargé de mesurer précisément les progrès ou les manquements des deux parties.

Les Israéliens souhaiteraient que la vérification de toutes les questions de sécurité soit réservée aux seuls Américains. Les acteurs de la « feuille de route » savent que la partie n’est pas gagnée. Le ministre des Affaires étrangères allemand Joschka Fischer était hier en Israël pour plaider la cause du processus de paix. Il a également rendu visite aux Palestiniens. [...].



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