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C’est pour de vrai !
Par Ilan Tsadik © Metula News Agency
Article mis en ligne le 21 octobre 2003

Ilan, loin de vouloir jeter de l’huile sur le feu - vous me connaissez, mes chéries -

de la discorde entre les Juifs et l’Elysée, a été tout de même un peu surpris par la lettre de « condamnation » envoyée par Jacques Chirac à Mahatir Mohamad.

Connaissant l’application qui est mise à formuler précisément ce genre de documents officiels, je m’attendais à y lire que les propos antisémites du Premier ministre malais étaient répugnants, comme les Italiens, les Américains, les Allemands l’ont exprimé. Ou encore, dangereux, médiévaux, illettrés, mensongers, comme je l’ai aussi lu.

Bien pas du tout. La lettre de M. Chirac à Mahatir Mohamad exprime que « les propos de ce dernier ne peuvent qu’être condamnés par tous ceux qui gardent la mémoire de l’Holocauste ».

Ilan ne peut s’empêcher de poser la question qui lui semble s’imposer, et qu’il est très surpris n’avoir trouvée nulle part ailleurs : « Et les autres, M. le Président ? » Ceux qui ne gardent pas en mémoire l’Holocauste ? Vous les affranchissez du devoir de condamner le phlegmon antisémite prononcé lors du discours d’ouverture des congressistes de l’Organisation de la Conférence Islamique ?

Parlant du souvenir de l’Holocauste, avez-vous vu de nombreux monuments pour le raviver, à Kuala Lumpur, au Caïre ou à Ramallah ?

Quelle blague. Ou plutôt qu’elle muflerie supplémentaire de la part de Chirac, que cette autorisation déguisée à continuer de penser, pour ceux qui se foutent du souvenir de la Shoa, et ils sont légions et pas seulement parmi des 1.3 milliards de musulmans, que la juiverie mondiale dirige le monde et qu’elle envoie le monde mourir à sa place.

Et bien entendu, pauvre pauvre Elisabeth Schemla, que les bouffeurs de Juifs sont moins lourdauds que vous ne l’êtes et qu’ils ont instantanément saisi les nuances maquerelles de la condamnation chiraquienne. Ce qui a valu à l’Abracadabrantesque un concert ininterrompu de félicitations et d’encouragements pour ce héro « qui n’a pas peur des Juifs » dans l’ensemble des 56 pays musulmans du globe.

C’est qu’ils progressent plus vite que les dinosaures du CRIF et que leur site de référence abonné à l’AFP, Proche.Orient.Machin, les congressistes de l’Islam triomphant.

« Mais réfléchissez donc ! » leur a crié Tumavolé Mahatir Mohamad, du haut de la tribune. (Allez, Germaine, relisez à haute voix la phrase qui précède, essuyez les larmes qui perleront sur vos jolis yeux, buvez un verre d’eau fraîche et reprenez la lecture de l’article. Ilan, journaliste-gentleman, vous attend toujours, Germaine). « Nous affrontons un peuple qui pense (à part Schemla, Tumavolé, sois précis peuchère !). Ils ont survécu 2000 ans de pogromes, pas en rendant coup pour coup, mais en réfléchissant. (Ah ah, bien observé mon pote !) »

C’est sur le site de la conférence islamique, lire. Attends Germaine, là il dit pourquoi il ne nous aime pas. Je trouve cela élogieux, touchant, peut-être même un rien exagéré : « Ils ont inventé et promu avec succès le Socialisme (tu suis, Elisabeth ?), le Communisme, les droits de l’homme et la démocratie » - Qui ça, les assassins du petit Mohamed A Dura, Charles ? - « de telle sorte que les persécuter aurait l’air faux, cela les aiderait à obtenir les mêmes droits que les autres. Avec ceux-ci, ils ont gagné le contrôle des plus puissants pays et ils, je veux dire cette minuscule communauté, sont devenus une grande puissance mondiale » - surtout du point de vue des services de renseignement. Tiens, à ce propos, j’ai remarqué que Cypel n’avait pas suivi, cette fois Achille Dasquié Zavatta, sur le démantèlement du réseau d’espions israéliens par Ottawa. Manque de ouilles, Sylvain ? Niet de Plenel ? Ou éclair surprenant d’équilibre et de respect de soi ? - « Nous ne pouvons pas les combattre qu’avec nos muscles. Nous devons utiliser nos cerveaux également ! », conclut Tumavolé au point numéro 51 de son discours.

Faites quand même gaffe, les gars, utiliser sa tronche, comme ça, d’un coup, après tant d’années de désoeuvrement, comme tu le dis toi-même, Mahatir-qui-se-souvient-de-l’Haulocauste, ça risque de vous donner un mauvais coup de sang et ça va encore être de notre faute !

« Certains considèrent même nos ennemis comme leurs ennemis », poursuit le Malais-Mé, « Même parmi les Juifs, il y en a beaucoup qui n’approuvent pas ce que les Israéliens font. » Preuve que Tavolé Mahatir lit régulièrement le Monde, le Diplo, Libé, l’Obs et Marianne.

C’est qu’il compte sur ses alliés, le Premier ministre. Son discours est une véritable leçon de stratégie visant à définir les moyens adaptés à détruire les Juifs : « Nous sommes très forts. 1.3 milliards de personnes ne peuvent pas être simplementéliminés. Les Européens ont tué 6 millions de Juifs parmi 12 millions (ah bin t’avais raison, Jacques, il s’en souvient !). Mais aujourd’hui, ils mènent ce monde par procuration. Ils obtiennent des autres qu’ils se battent et qu’ils meurent pour eux. »

Et le Premier ministre, de faire preuve de courage, en précisant exactement qui sont les assaillants et qui sont ceux qui agissent en légitime défense et qui essaient de faire la paix, dans la guerre israélo-palestinienne. Leïla, Leïla Shahid, t’écoutes ?

« N’y a-t-il pas d’autre manière que de demander à vos jeunes gens d’aller se faire sauter et de tuer des gens, appelant ainsi au massacre de plus de personnes d’entre votre propre peuple ? » Ecoute bien, Leïla, ma cousine, ma sœur, « Chaque tentative de trouver une solution pacifique est sabotée par plus d’attaques aveugles (par les Palestiniens, ma sœur), calculées pour irriter l’ennemi et pour empêcher la conclusion de tout accord de paix. Mais ces attaques ne résolvent rien. Les musulmans en sortent simplement encore plus opprimés. » (Point 31 du discours Ndlr.)

On engagerait bien le Premier malais à la Ména, il constate la même réalité que nous. Mahatir oui. Elisabeth Schemla et Gilles Paris sûrement pas !

La Schemla, parce que, non contente de parler abondamment de ce qu’elle ne connaît pas dans l’affaire A Dura et de faucher des enquêtes qu’elle n’a pas faites, gratifie ses lecteurs de référence - ils sont infiniment peu nombreux mais entièrement conquis - d’une espèce de lettre ouverte à Amnon Dankner, du plus pur style maîtresse de maternelle, autoritaire mais pas très fut-fut. Elle pourrait d’abord savoir, non parce que cela revêt la moindre importance mais parce qu’elle se prétend spécialiste d’Israël, que le « plus grand et le plus populaire quotidien israélien », ça n’est pas Maariv comme elle dit - et de très loin - mais le Yedioth Aharonot.

Ca ça passe, mais pas ses petites leçons de déontologie-à-sa-mémère, du genre : « vous vous devez de vérifier vos informations d’abord, d’exercer votre propre sens de la responsabilité ensuite. Vous avez failli à vos deux missions. Certes à partir d’une dépêche inexacte de l’Associated Press faite par un journaliste qui a curieusement maintenu sa version des faits contre l’évidence (elle s’est toujours senti très très proche de l’évidence, Schemla), vous n’en avez pas moins contribué hystériquement à raviver des colères jamais éteintes. »

Elle va finir par se retrouver toute seule, Babette, à force d’écrire n’importe quoi. Parce qu’en fait de vérifier ses sources, qu’elle aille donc faire un tour chez nos très pointilleux amis d’ACMEDIA lire . Elle s’y rendra compte que ça n’est pas que l’AP et la Ména qui ont publié - et dûment vérifié - la nouvelle et que le rôle joué par Jacques Chirac à Bruxelles n’est mis en question par personne de sérieux. Tiens, sur le site d’ACMEDIA, Schemla retrouvera une dépêche de l’Agence France Presse - l’agence de propagande de l’Etat chiraquien, la plus anti-israélienne de toutes les agences de presse et qui défile pourtant sur le site de Proche-Orient.Info - qui relate très exactement les mêmes faits.

Du coup, tout son amphigouri s’écroule et la matière de son coup de gueule s’échappe comme du sable fin par le trou d’un sablier vénitien. Reste que même à dix lieues de la plaque, elle insulte le grand journaliste - ah si tout le monde pouvait en dire autant ! - socialiste, Amnon Dankner, en l’accusant d’avoir inventé cette histoire afin de servir les desseins de l’Agence Juive, de faire venir tous les Juifs français en Israël.

Amnon Dankner, supplétif de la Sokhnout ? C’est complètement débile, maîtresse.

Quant à Gilles Paris, dont les imprécisions ont fait l’objet de quelques petites mises au point dans les colonnes de la Ména, il s’émeut, lui aussi, des conclusions d’Amnon Dankner :

« Sous un titre explicite  »le collaborateur« , illustrée d’une photo à charge inspirée des tabloïds britanniques, le président de la République a donc été rangé aux côtés des antidreyfusards, des comploteurs des Ligues et  »de la majorité des Français qui collaborèrent avec les nazis pendant l’occupation de leur pays« , aux côtés du  »maréchal Pétain«  et  »des centaines de milliers de Français qui pourchassèrent les juifs de France« , aux côtés enfin  »de ceux qui aidèrent des dizaines de milliers de collaborateurs à échapper au châtiment et même à continuer de servir à des postes importants pendant des décennies« .  »Il est exact qu’il existe des antisémites plus grands, plus brutaux et plus virulents« , a conclu Amnon Dankner, dressant un tableau alarmant de la situation des juifs de France. »

Je ne vais pas revenir sur les faits historiques, si ce n’est pour écrire que la spécificité de la France sous l’occupation nazie et après elle, a peut-être participé à conduire aux excès antijuifs de l’intelligentsia, tels qu’ils fleurissent un peu partout en ces temps où la peste est revenue. Peut-être pour rappeler aussi à Gilles Paris et à Germaine, que la France debout, de 40 à 44, la France qui a permis à Paris de se compter parmi les vainqueurs de la seconde guerre mondiale et pas au nombre des vaincus, c’est principalement celle des communistes, des Républicains espagnols et de la Communauté-communautariste-communautaire juive et que cet épisode de l’histoire de leur pays, donne aux Israélites français, des droits moraux intouchables et incompressibles. Parmi iceux, celui de ne plus jamais voir, à la tête de leur pays, un chef d’Etat qui participe à l’effort de ceux qui répètent, 65 ans après, que la juiverie mondiale domine le monde.

Mais quand Gilles Paris s’étonne de la phrase suivante de Dankner : « mais aujourd’hui, l’antisémitisme ne dispose pas dans le monde de collaborateur actif occupant une position aussi élevée », c’est assurément qu’il n’a pas lu les écrits du directeur de son propre journal - et ça c’est réellement un comble ou une couillonnade - qui a dénoncé le parenthésisme de Jacques Chirac.

Qu’y a-t-il de plus antisémite, que de tenir l’Etat d’Israël et ses citoyens pour une erreur temporaire de l’histoire ? Qu’y a-t-il de plus antisémite que d’agir afin que cette soi-disant erreur soit réparée au plus vite ? Qu’il voie avec Jean-Marie Colombani, Paris, ça n’est pas l’affaire de la Ména, moi j’ai encore ma tire à récupérer. Tu viens, Germaine ? !



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