Que Damas s’indigne des représailles d’Israël à l’attentat d’Haïfa n’a rien d’étonnant. Après tout, un pays qui a hébergé pendant des années Aloïs Brünner, criminel de guerre nazi, qui abrite le FDPLP de Naïef Hawatmeh, groupe extrémiste palestinien d’obédience marxiste, qui arme, entraîne et forme les futures « bombes humaines » du Jihad islamique, serait stupide de produire un quelconque mea culpa. D’autant plus que, siégeant au conseil de sécurité à l’ONU, il peut se payer le luxe de faire son sale boulot en sous-main et de déposer plainte le lendemain en jouant les vierges effarouchées.

Que la Jordanie, voisine de la Syrie veuille mettre de l’huile dans les rouages, après tout, ne nous étonnera pas non plus. Le roi Hussein a bien fait la leçon à son fils depuis l’expérience avortée de la R.A.U. (République arabe unie), en lui conseillant de rester en paix avec ses voisins israéliens, de ne rien en laisser paraître à ses voisins arabes et surtout, de ne jamais leur tourner le dos...

Que l’Egypte de Moubarak prenne fait et cause pour un « pays frère » décrit comme « lâchement attaqué par l’entité sioniste » par la Ligue Arabe, reste dans la ligne de leur discours habituel.

Que Rafik Hariri ait des sueurs froides à l’idée que la Syrie du fils Assad puisse de nouveau avoir des velléités de vengeance sur son pauvre petit pays, qui a perdu son honneur en même temps que sa dignité, passe encore.

Mais qu’un Gerhard Schröder joigne sa voix au nom de l’Allemagne à celle de la France, pour qualifier l’acte de légitime défense d’Israël « d’inacceptable violation des droits internationaux » au lendemain d’un carnage qui a décimé deux familles innocentes dont cinq enfants, est une attitude veule, indigne, méprisable. Je croyais qu’on avait franchi les limites de la compromission, je m’étais trompé. Il ne manque plus que la réconciliation franco-allemande se consolide sur une condamnation officielle d’Israël, et contribue à former une chaîne de solidarité autour du « Président légitimement élu » de l’Autorité palestinienne pour compléter le tableau.

La dernière fois que la France a remis « les clés de la Cité » à un pouvoir étranger, c’était à Hitler. Elle lui remettait en même temps ses Juifs, avec leurs enfants que Laval ne voulait pas « séparer de leurs parents », afin d’être sûr qu’ils finiraient avec eux dans la chambre à gaz.

Liberté n’est pas lâcheté, Égalité ne signifie pas égoïsme, Fraternité n’équivaut pas à forfaiture. 1943 - 2003 : 60 ans seulement et toujours autant de fiel ? La majorité des Français ne ne reconnaissent pas dans la vision à sens unique du Quai d’Orsay, qui avilit notre pays et souille notre drapeau. Les valeurs humanistes et généreuses de la république ne tolèrent pas et ne peuvent valider cet acharnement barbare contre des civils innocents.

Le 7 octobre, on nous appelle à manifester contre le terrorisme devant la délégation palestinienne à Paris.

S’il ne tenait qu’à moi, j’inviterais à manifester devant le ministère des Affaires Étrangères : là où se trouve son plus inconditionnel soutien.

En cette veille de Kippour, le symbole est particulièrement fort pour la communauté juive.

Mais viendra aussi le jour où tous devront rendre des comptes devant leurs pairs. Pour ceux qui auront contribué à verser le sang des innocents en vendant leur âme, il n’y aura pas de pardon.