Une discussion sur le sort de Yasser Arafat surviendra presque automatiquement lors de la réunion du cabinet consécutive à l’attentat suicide de samedi à Haïfa qui a tué des familles entières.
L’attaque, en cette veille de Yom Kippour, fait immédiatement songer à celle du Park Hotel à Netanya lors du réveillon de Pessach en avril 2002. Cette attaque fut suivie par l’opération Mur de Défense, une opération de grande envergure des Forces de Défenses d’Israel en Cisjordanie.
Même si Arafat n’a aucun lien avec l’attaque menée par le Jihad islamique, les diverses branches du renseignement des services de sécurité en Israël sont persuadées que sont rôle dans les activités terroristes récentes s’est accru. Tandis que les réponses israéliennes possibles sont limitées, même si la décision de se débarrasser de « l’obstacle », selon l’expression employée pour désigner Arafat, n’est pas prise, on s’attend à ce que le noeud coulant placé autour de ses bureaux de la Mouqata aille en se resserrant, jusqu’à isolation quasi complète - signifiant, qu’on ne lui autorisera aucune visite, ni de dignitaires étrangers, ni de diplomates, ni des media, ni non plus de ses propres ministres, y compris du nouveau Premier Ministre palestinien Ahmed Quorei.
Depuis près de quatre semaines, le calme règne. Aucun attentat suicide n’a été perpétré, aucune roquette Qassam n’a été tirée de la bande de Gaza. Mais les analystes du Shin Bet - la sûreté - n’ont jamais été convaincu de la durabilité de cette accalmie. Au cours du mois dernier, on dénombre 22 interceptions de kamikazes avant explosion rien que pour les tentatives provenant de Cisjordanie. Le nombre d’alertes signalées par les renseignements est encore plus élevé. Il était clair que ce n’était seulement qu’une question de temps avant qu’un kamikaze n’arrive à pénétrer les défenses.
Il s’avère en outre que suite à l’appel de l’Assemblée Générale des Nations Unies à Israël de ne pas porter atteinte à Arafat, sa confiance en soi est à la hausse. Arafat a réussi à déplacer l’attention sur les actions d’Israël. C’est le cas avec la clôture de sécurité et avec les plans de nouvelles constructions dans les implantations déjà existantes.
Ces trois derniers jours, les déclarations sur le Moyen-Orient du Secrétaire d’Etat américain Colin Powell se sont focalisées sur les actions « négatives » d’Israël. D’un autre côté, on n’entend aucune critique des déclarations répétées d’Ahmed Quorei [affirmant] que l’Autorité Palestinienne n’a aucune intention de prendre la moindre mesure contre les organisations islamiques radicales. Ce n’est [donc] pas une surprise de voir Arafat surfer sur une vague de confiance.
Grâce à cette confiance retrouvée, Arafat continue de s’opposer et d’empêcher toute tentative de prise de contrôle des appareils de sécurité palestiniens qui les feraient sortir de sa sphère d’influence. Arafat s’est débarrassé de Mahmoud Abbas et de Mohammed Dahlan du gouvernement précédent.
Entre temps, des attentats de grande ampleur font plus de victimes israéliennes que palestiniennes. Ceci ne semble pas empêcher des ministres et des officiels de haut rang [israéliens] de déclarer, avec une confiance aveugle, qu’Israël continue à avoir le dessus.
Traduction CID