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Attendez les soldats de Chirac, ne vous résignez pas à faire la paix !
Par Sami el-Soudi © Metula News Agency
Article mis en ligne le 29 septembre 2003

Au début c’était sporadique, Jacques Chirac et son entourage (parenthésiste Ndlr.) se faisaient volontiers, de temps à autres, les commis-voyageurs du projet de porte-avions de Yasser Arafat. Le projet de l’anti-paix, celui de la défense d’un réduit terroriste par des soldats occidentaux, pendant que ledit réduit entraînerait ses miliciens, accueillerait les desperados de l’Egire moderne et entasserait des armes en vue de la mère de toutes les batailles.

Celle qu’un des successeurs illuminé de Yasser Arafat lancera contre Israël, lorsque qu’il aura acquis la certitude d’être en mesure de réaliser le dessein du pensionnaire de la Moukata, détruire Israël et ses habitants ou, pour utiliser les mots mêmes du raïs, que j’ai entendus des dizaines de fois de sa bouche, jeter les Juifs à la mer.

Porte-avions sécurisé par l’occident, qui relèguerait instantanément toute notion de coexistence entre deux Etats pacifiques, libres et indépendants, aux oubliettes. Et Jean Tsadik se trompe lorsqu’il prétend que la notion de compromis disparaîtrait avec l’arrivée du premier soldat du contingent d’interposition. Même Métula est décidément trop éloignée de Ramallah pour savoir ce qui s’y passe exactement. Arafat n’a pas la patience d’attendre l’envoi de ces soldats pour malmener la paix et pour qualifier de traîtres à la cause, ceux qui, comme Nusseibah, Abbas ou Dahlan oeuvrent réellement pour que le carnage se termine.

Abou Rodeina, le cerbère du Vieux, assure ce matin les visiteurs de ce que « des amis sûrs et influents s’activent sans relâche afin d’envoyer les soldats d’interposition ». Si Arafat ne répand pas la bonne parole lui-même, c’est qu’il est alité et que ses troubles nerveux ont soudainement sérieusement empiré.

Les amis sûrs, ce sont ceux que représente Dominique de Villepin. Ceux qui se rangent derrière le projet qu’il a réitéré hier soir sur Europe 1 et dont les échos sont rapidement arrivés jusqu’à la Moukata encerclée.

C’est maintenant une constance et un argument de premier plan de la diplomatie parisienne : La France propose l’envoi d’une force d’interposition et réitère son soutien à Yasser Arafat. Hier, Villepin est allé plus loin encore dans son soutien au bourreau du peuple palestinien et de la paix, il a déclaré - non pas qu’il fallait rester lié à la Carte Routière - mais qu’il fallait la relancer !

De la part du ministre français et selon les précisions qu’il a données dans la suite de l’entrevue, cet appel signifie en fait « qu’il faut maintenant abandonner la Road Map » et passer au plan Arafat de guerre sans fin.

Comment s’y prendre ? Villepin s’explique :

« Quand les choses sont difficiles, il faut accélérer, passer d’une phase à l’autre. » Et qu’importe si le plan du Quartette, longuement et savamment élaboré, considère justement qu’il est nécessaire de procéder en suivant scrupuleusement une succession d’actes interdépendants réclamés aux protagonistes ? Que cette notion de progression partagée est à ce point au cœur du plan, que c’est à cette succession d’étapes, de miles stones, que le plan doit son nom, la Carte Routière ?

Qu’importe à Villepin, Chirac, au gouvernement français que le Quartet vient d’exiger, vendredi, le démantèlement immédiat par les Palestiniens des organisations terroristes et violentes ? Que leur importe-t-il qu’ils contredisent grossièrement ceux qui représentent l’Union Européenne, Solana et Frattini, en les désavouant ?

De Villepin appelle la phase I de la Road Map les Préalables. Au micro d’Europe 1 (l’info a été reprise par la plupart des médias arabes) il a demandé « la fin de la guerre des préalables où l’on attend que l’autre fasse le premier pas ». Entendez par là, que l’exigence du Quartette de vendredi de désarmer immédiatement les irréguliers armés est inutile. Tout comme il est inutile d’unifier le contrôle des forces armées palestiniennes, inutile d’instaurer un début de justice dans les territoires sous contrôle d’Arafat, un exécutif indépendant, rationnel et responsable, inutile d’endiguer la corruption qui corrompt et paralyse l’ensemble des activités de la population, largement autant que les barrages de l’armée israélienne…

Le projet d’Arafat, soutenu par la France, a ceci de particulier qu’il laisse les Israéliens et les Palestiniens en enfer et qu’il se calque sur les visions semi prophétiques et apocalyptiques d’un homme malade et dangereux.

Arafat et Chirac, par Villepin interposé, demandent « l’accélération du processus de souveraineté » à la place de la réalisation du plan de la Carte Routière. Cela signifie que, selon leur théorie, on pourrait accéder à la paix nonobstant la terreur que font régner sur les Israéliens ET sur les Palestiniens des organisations de fanatiques islamo-édennistes (ah que ce néologisme était sémiologiquement nécessaire !) qui affirment que leur but unique consiste en l’éradication de leur voisin, qui possède une armée qui leur est 1000 fois supérieure en tout, et qui joignent cependant le geste à la parole.

Je me demande si Villepin et Chirac ont, ne serait-ce qu’imaginé ce que cela signifierait, en termes de libertés fondamentales pour les Palestiniens, de vivre à l’ombre d’une telle menace ?

Finalement, interrogé sur le boycott de Yasser Arafat par les États-Unis et Israël, Dominique de Villepin a répondu : « Yasser Arafat est là, il est le président, l’autorité légitime palestinienne, cette tentation de cristalliser, de personnaliser les débats internationaux est une erreur. »

Surprenante réponse, non ? Sont-ce les Palestiniens, le Quartette, Bush, les Israéliens qui ont personnalisé notre représentativité, qui l’ont cristallisée autour d’un dément ? Ou, ne serait-il pas infiniment plus précis d’écrire que c’est ce dément qui s’est approprié toutes les rênes du pouvoir et qui empêche, de par son unique volonté, que son peuple puisse vivre en paix avec ses voisins, dans un Etat reconnu internationalement ?

Quel raisonnement démocratique permet-il à la France de conclure que si une seule personne entretient le martyre de son peuple et refuse la paix de toutes ses forces, il faudrait participer à son délire homicide, considérer, comme de Villepin, qu’il est l’autorité palestinienne, à la manière d’un roi de France, simplement « parce qu’il est là et qu’il a été élu président » lors d’élections tenues dans des circonstances plus qu’irrégulières" ?

Cet après-midi, un autre sbire hyper corrompu d’Arafat, Nabil Shaath, a refusé le poste de ministre chargé des relations étrangères et des négociations de paix avec Israël, auquel Abou-Ala l’avait pressenti. Shaath, lors d’un acte d’éclat, dont la spontanéité rappelle un défilé militaire à PyongYang, a affirmé que la charge des négociations revenait au Fatah et pas à un ministre. Et le Fatah, c’est… Yasser Arafat…

Un bourreau de paix avéré pour faire la paix, voilà qui promet tout sauf la paix, aurait dit monsieur de La Palice. L’interview de monsieur de Villepin à Europe 1, ayant au moins le très vif avantage de s’assurer au-delà de tout doute sensé que l’Elysée et le Quai d’Orsay ne veulent pas la paix non plus.

Le « Quand les choses sont difficiles » de Villepin, signifie en français quand Arafat empêche Mahmoud Abbas de réaliser la première phase de la Carte Routière. Personne d’autre qu’Arafat, en effet, n’a rendu la progression sur la Carte Routière impossible. Est-ce une raison pour la France de calquer sa politique sur celle du destructeur de la paix ? De l’aider à parvenir à ses fins terribles, autodestructrices de son peuple, certainement, et éradicatrices de l’autre, dans une certaine mesure ?

La semaine dernière, le New York Time a déclaré que la France (de Chirac Ndlr.) était l’ennemie de l’Amérique, il me semble que cette analyse démontre qu’elle est au moins aussi celle de la paix, d’Israël et de la Palestine.



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