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LE MONDE
Europe et Israël, des partenaires pour la paix
Sylvan Shalom - vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères d’Israël
Article mis en ligne le 19 juillet 2003
dernière modification le 14 août 2003

Israël considère l’Europe comme un partenaire naturel dans son effort d’obtenir une paix véritable et durable pour notre région. Les Européens et les Israéliens ont en commun un héritage social et culturel, des valeurs semblables et une multitude d’intérêts dans tous les domaines.

Notre proximité géographique, nos étroites relations commerciales et notre fidélité aux valeurs et institutions démocratiques ; notre désir mutuel d’obtenir la sécurité d’Israël et la transformation du Proche-Orient d’une région de guerre et de violence en une région de paix, de prospérité et de stabilité, tout cela crée un objectif commun, bien plus profond encore et plus durable que tout différend politique.

L’espoir semble enfin renaître au Proche-Orient pour la vie des citoyens juifs et arabes après bientôt trois années de violence et de terrorisme palestinien incessants.

Une nouvelle atmosphère plus accommodante, qui est sûrement le résultat direct des nouvelles réalités stratégiques mondiales, a placé le terrorisme sur la défensive, alors que les forces de modération et de stabilité commencent à regagner du terrain après tant d’années de tyrannie et de peur.

Dans le cadre des efforts israéliens, l’objectif de ma rencontre avec mes homologues européens, la semaine prochaine, sera de promouvoir ce calendrier commun.

Israël est persuadé que l’Europe peut et doit constituer un vrai partenaire dans l’effort de paix mené actuellement par les Etats-Unis et qu’elle a beaucoup à offrir ainsi que beaucoup à gagner de la réussite de cet effort. Comment exploiter ce potentiel ?

Tout d’abord, il faut accepter le fait qu’il n’y a pas de raccourcis sur la route de la paix. L’expérience des dix dernières années nous a enseigné qu’aucun accord de paix n’est viable si des éléments hostiles poursuivent librement leurs actes de haine et de destruction. C’est pourquoi, l’exigence de démantèlement des organisations terroristes palestiniennes constitue l’obligation majeure des Palestiniens dès la première phase de la « feuille de route » élaborée par le Quartet (Union européenne, Etats-Unis, Russie, ONU).

Les implications politiques pour l’Europe, parrain de la « feuille de route », sont claires : il s’agit de veiller à ce que l’Autorité palestinienne respecte son engagement de confisquer les armes et de démanteler les organisations terroristes. Il s’agit aussi de prendre des mesures sur son propre territoire afin de mettre hors la loi le Hamas et le Djihad islamique, ainsi que les autres mouvements terroristes palestiniens, en coupant court à tous leurs moyens de financement. C’est en travaillant avec le nouveau gouvernement palestinien que l’Europe pourra renforcer ces mesures en établissant des infrastructures sociales viables qui pourront servir le peuple palestinien au lieu de la campagne de haine dirigée contre Israël.

La récente diminution d’attentats terroristes contre les Israéliens, consécutive au cessez-le-feu unilatéral des Palestiniens, a conduit certains à penser qu’il est superflu de suivre à la lettre la « feuille de route ». Permettez-moi de dire qu’ils se méprennent. Laisser intacts le Hamas et les autres organisations terroristes reviendrait à remettre les vies de nos citoyens, ainsi que tout l’effort de paix, entre les mains des terroristes eux-mêmes.

En second lieu, il faudra également lutter contre les Etats et autres éléments qui financent et donnent leur aval au terrorisme. Il est insoutenable que des Etats tels que l’Iran et la Syrie, ainsi que des éléments notoires émanant des rangs de l’Autorité palestinienne, puissent continuer à jouir de la légitimité internationale tandis qu’ils poursuivent activement leur politique destinée à faire échouer la « feuille de route ». Il n’y a pas de place pour l’occupation syrienne au Liban, dans le nouvel environnement régional au Proche-Orient. Pas de place non plus pour le refuge accordé par la Syrie aux organisations terroristes palestiniennes ou pour sa protection du Hezbollah. On ne saurait non plus tolérer la protection active et continue de l’Iran envers les actions terroristes dirigées contre Israël ni sa volonté de développer des armes de destruction massive qui menaceraient non seulement Israël, mais tout le Proche-Orient ainsi que l’Europe.

Cependant, certains signes récents nous encouragent et nous laissent à penser que la position européenne traditionnelle sur ces sujets est en train d’évoluer, mais beaucoup reste encore à faire.

En troisième lieu, Israël souhaite maintenant que l’Europe montre l’exemple en élaborant un nouveau langage d’acceptation sur la scène palestinienne ainsi que dans un contexte régional et international plus large. Si nos efforts de paix ont une quelconque chance de réussite, cette culture de la haine doit être remplacée par une culture de la paix. Le nouveau gouvernement palestinien s’est solennellement engagé à mettre un terme à l’incitation officielle contre Israël. La récente baisse de l’incitation à la haine est encourageante, mais il y a encore beaucoup à faire. Nous attendons de l’Europe qu’elle assiste l’Autorité palestinienne dans ces efforts.

Il serait temps également que l’Europe agisse en vue de débarrasser l’ONU de ses comités anti-israéliens et des résolutions unilatérales qui ne servent qu’à perpétuer le conflit.

La volonté de l’Europe d’œuvrer pour une paix viable et durable au Proche-Orient doit passer aussi par son engagement à la reprise des liens diplomatiques entre Israël et les pays arabes, où l’incitation rampante contre Israël doit prendre fin. L’instauration d’un climat international dans lequel les citoyens apprennent, à l’image de leurs dirigeants, non pas à haïr mais à accepter leurs voisins, est un élément essentiel dans la transformation des modèles destructeurs du passé pour construire l’avenir.

Finalement, l’Europe peut contribuer à la paix par le biais de la coopération bilatérale et multilatérale dans la sphère civile. Des projets européens pour promouvoir la création d’emplois, encourager les investissements étrangers et construire des capacités stratégiques, économiques et sociales dans des domaines essentiels tels que la gestion des ressources de l’eau, de la santé et de l’éducation - autant de charnières critiques pour un avenir meilleur auquel nous aspirons.

Israël est prêt à faire de son mieux pour promouvoir ce calendrier de paix. Nous souhaitons travailler de concert avec nos partenaires européens afin de s’assurer que l’opportunité actuelle de paix ne nous échappe pas. Si nous réussissons, tous les peuples du Proche-Orient et d’Europe en seront bénéficiaires.



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