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propos recueillis par Vincent Hugeux (L’Express)
« Je suis juif, français et sioniste. Dans cet ordre-là »
Robert Zbili
Article mis en ligne le 1er février 2001
dernière modification le 28 juillet 2003

Né à Fès (Maroc) en 1952, ce radiologue préside la Fédération des organisations sionistes de France (FOSF), dominée par les partisans de la droite israélienne
« Plus qu’une image, ma mémoire retient une voix. Celle de Julien Besançon relatant, à la radio, la guerre de 1967. Nous vivions dans l’angoisse de l’anéantissement d’Israël. Depuis, la communauté vit au rythme d’Israël. Un bus saute à Tel-Aviv ou à Haïfa ? Ma fille et mes copains m’appellent aussitôt. Pour dire : ’’Je suis vivant.’’ Chaque jour, j’écoute Radio J et La Voix d’Israël, je surfe sur Internet et je reçois par e-mail les infos de Radio 7 [la station des colons juifs].

On ne fait la paix qu’avec ses ennemis. Arafat, c’est un grand politique, mais c’est avant tout Maalot [allusion à l’attentat qui, en mai 1974, coûta la vie à 22 lycéens israéliens]. Les juifs vivent dans le souvenir. On peut pardonner sans oublier. Je dis Judée-Samarie et non Cisjordanie. Quant aux Territoires, il est question de les « céder », pas de les « rendre ». Le peuple palestinien ? S’il existe aujourd’hui, c’est que la gauche israélienne l’a inventé.

« Mais quelle paix ? »

La paix, c’est le but. Mais quelle paix ? Au fond, elle est acquise, comme l’Etat palestinien, pour peu qu’il soit viable. S’il faut passer par une phase de non-guerre, eh bien, soit ! Cependant, il y a des lignes rouges à ne pas franchir. La souveraineté sur Jérusalem, le retour - impossible - des réfugiés palestiniens. Israël doit rester un Etat juif, qui garantit des droits identiques à tous ses citoyens, arabes compris.

En France, la communauté est très disparate, balkanisée. Elle ne cesse de se dégarnir, moins à cause de l’aliya [la « montée » vers Israël] que du fait de l’assimilation au sein de la société française. Au mieux, un tiers d’entre nous s’engagent vraiment. Au risque parfois de passer pour plus sionistes que les Israéliens. Personne ne peut prétendre représenter les juifs de France. Chacun va où il veut, et c’est très bien ainsi. Le vote juif n’existe pas. Il y a ici une profonde attirance pour Israël et le judaïsme, alliée à une culture proarabe, patente au Quai d’Orsay.

Mon identité, je la définis ainsi : juif, Français et sioniste. Dans cet ordre-là. Si je mange kasher, c’est par habitude, non par conviction. Et je ne fréquente la synagogue qu’à l’heure des fêtes majeures. Pour moi, la montée vers Israël reste un rêve. J’ai été formé en France, j’y ai un métier. Repartir de zéro n’a rien d’évident. En revanche, j’envisage une aliya partielle. Six mois par an ici, six mois là-bas. Un seul danger menace l’existence d’Israël : la guerre des juifs. Laïques contre religieux, séfarades contre ashkénazes. Oui, l’Etat d’Israël est conforme à l’idéal sioniste des pères fondateurs. Mais il aurait dû être l’Etat de tous les juifs. Son seul échec, le voilà. »



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