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Discours en l’honneur de M. Jean-Pierre RAFFARIN - Premier Ministre
de M. Roger CUKIERMAN - Président du CRIF
Article mis en ligne le 25 janvier 2003
dernière modification le 18 juillet 2003

Monsieur le Premier Ministre,

C’est un grand honneur que vous faites à la Communauté juive en vous prêtant de bonne grâce, comme vos prédécesseurs de gauche comme de droite, à ce dialogue républicain.

Le CRIF est né en 1943, dans la nuit nazie, pour partager, dans la résistance, l’espoir né à Londres. Nous sommes dépositaires du sinistre héritage de la déportation. Et nous commémorons, en ce moment même, la libération d’Auschwitz.

Depuis la déclaration historique du Président Chirac du 16 juillet 1995, c’est ensemble, que nous pouvons arpenter cette sombre époque de l’histoire humaine pour y puiser des enseignements. La Fondation pour la Mémoire de la Shoah, présidée par Madame Simone Veil, symbolise cette volonté d’interdire à jamais l’oubli.

Le même objectif est partagé par l’Institut Yad Vachem qui publie ces jours-ci un Dictionnaire des Justes de France qui honore ces Français, souvent modestes, qui ont eu le courage de tendre une main secourable au péril de leur vie.

L’an dernier, nous avions crié en même temps que notre attachement passionné à la France, notre angoisse devant la recrudescence des actes anti-juifs.

Monsieur le Premier Ministre, vous avez entendu notre appel. Le 21 juillet 2002, place des Martyrs Juifs du Vel d’Hiv, vous affirmiez avec force que s’attaquer à la communauté juive c’était s’attaquer à la France, et aux valeurs de la République.

Nous remercions le Ministre de l’Intérieur d’avoir, sous votre autorité, agi avec efficacité. Nous constatons une diminution du nombre de ces actes. Mais ils n’ont pas disparu. Loin s’en faut. L’enjeu, n’était pas, et n’est pas, seulement une affaire d’ordre public, l’enjeu c’est le devenir de la République.

Dans l’affaire de l’agression subie par le rabbin Gabriel Farhi, qui nous a tous beaucoup émus, nous voulons, non pas des rumeurs dévastatrices, mais la verité, toute la verité.

Parce que nous avons le sentiment d’être à l’avant-garde de la défense des valeurs de la République, parce que nous restons très inquiets devant les risques d’une résurgence des actes anti-juifs, nous avons plusieurs souhaits :

  • La justice doit sanctionner plus sévèrement les agressions de caractère raciste ou antisémite. Cela semble acquis depuis l’adoption de la proposition de Monsieur Pierre Lellouche par une Assemblée Nationale unanime. Nous nous en félicitons ;
  • Nous pensons, en outre, que le délai de prescription de trois mois des délits d’opinion raciste ou antisémite commis en France devrait être porté à au moins un an, y compris pour les délits commis sur Internet ;
  • Enfin, nous souhaitons qu’un effort soit entrepris pour légiférer au niveau international contre la propagation, via Internet, des thèses racistes ou antisémites.

Monsieur le Premier Ministre, nous constatons d’autres dérives qui aujourd’hui constituent une préoccupation grave pour toute la nation, car elles concernent le principe même de la laïcité.

Des témoignages inquiétants de proviseurs, d’enseignants, d’élèves ou de parents d’élèves s’accumulent. Le livre « Les territoires perdus de la République » est particulièrement révélateur.

Malgré la bonne volonté incontestable du corps enseignant, il lui est de plus en plus difficile d’enseigner la Shoah, le sionisme, l’affaire Dreyfus, et même l’histoire ancienne des Hébreux. Certains élèves contestent l’existence même de la Shoah, en utilisant la rhétorique négationniste. A quand la réécriture de l’Histoire de France, en commençant par des sujets comme Charles Martel, ou les Croisés ?

Déjà, les comportements alimentaires, vestimentaires évoluent. Certaines élèves refusent d’assister à des cours de biologie et d’éducation physique et sportive.

La libération de l’expression antisémite est devenue banale. Or un bébé ne naît pas antisémite. S’il le devient, c’est qu’il y a un vice dans notre comportement, familial, éducatif, dans nos loisirs, dans la violence transmise par notre télévision. Et aussi par des télévisions plus lointaines qui, grâce aux paraboles, diffusent une propagande haineuse tels les 42 épisodes des Protocoles des Sages de Sion de la télévision égyptienne ? Ces messages ont fait leur chemin jusqu’aux préaux de nos écoles.

Les Juifs ont une longue mémoire des blessures de la calomnie.

Les violences des deux dernières années ont été pour nous très douloureuses. Non pas à cause des souffrances physiques ou matérielles. Mais, parce que nous avons été frappés moralement. Soixante ans après la Shoah, on ose toucher à nos enfants, parce qu’ils sont juifs !

Mais il n’y a pas que l’antisémitisme. Il y a le racisme. Il y a le manque de respect envers les enseignants, l’incivilité, la misogynie, la violence verbale, la violence physique.

Ce climat conduit certains parents à retirer leurs enfants de l’enseignement public au profit de l’enseignement privé. D’où un renforcement, regrettable, du communautarisme.

On nous prête le mauvais rôle de contribuer à la communautarisation de la société française. S’il y a communautarisation, nous en sommes les victimes, et non les auteurs. Comme si on reprochait à Emile Zola et Bernard Lazare d’avoir été dreyfusards !

L’Education Nationale doit améliorer la cohérence du tissu social, comme elle a su le faire, si magnifiquement, dans le passé, pour tous les flux d’immigrés.

Il serait sans doute opportun d’enseigner l’histoire des grandes religions très tôt à l’école, comme un élément de culture, de connaissance d’autrui, comme une forme d’apprentissage du civisme et de la tolérance.

L’Etat garantit au citoyen la liberté de culte, c’est-à-dire le droit de pratiquer, s’il le souhaite, et comme il le souhaite, la religion de son choix. Mais la religion, dans le cadre républicain, doit rester une affaire privée. Et l’école laïque un espace de neutralité et de liberté. Et la laïcité une ardente obligation.

Monsieur le Premier Ministre, pour que le rêve de Jules Ferry perdure, il faudra de la fermeté et de l’imagination. L’Education Nationale se trouve confrontée à un défi qui concerne, tout simplement, l’avenir de la France. Je reconnais l’immense difficulté de la tâche qui incombe à Messieurs Luc Ferry et Darcos.

Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?


En vérité, le danger est de tolérer l’intolérance. Quand la statue du Capitaine Dreyfus est maculée, quand des tombes sont profanées, quand les violences ne font plus la une des journaux, alors, il faut s’inquiéter.

Nous savons bien que la France n’est ni raciste, ni antisémite, et certainement pas les gouvernements qui se succèdent à la tête de notre pays. Mais certains de nos compatriotes le sont, à l’extrême droite, et à l’extrême gauche.

Nous avons en premier lieu une extrême droite nostalgique des hiérarchies raciales, inconsolable des théories du déicide, ravie de trouver des boucs émissaires aux frustrations sociales, ou aux angoisses sécuritaires. Il est effrayant de penser qu’un électeur sur cinq ait pu accepter ses idées ! Et que son candidat ait pu être présent au deuxième tour des élections présidentielles !

Parallèlement, se développe un courant d’extrême gauche, anti-mondialiste, anti-capitaliste, anti-américain, anti-sioniste. C’est une nouvelle cuisine qui nous mijote de vieux fantasmes dans une sauce à la mode, l’anti-sionisme. Israël, ce pays grand comme deux ou trois départements, serait le nœud des injustices de la planète.

L’anti-sionisme fédère ce courant qui s’étend des partis révolutionnaires tels Lutte Ouvrière et la LCR, à une fraction de l’extrême gauche. La bonne conscience de ce vaste ensemble est assurée par un vernis progressiste qui se prétend anti-raciste.

Ce courant de pensée anti-sioniste s’étend aussi à un syndicat paysan. Son chef défie nos lois, et développe une agitation fébrile qui le conduit à défendre les paysans français de Durban à Porto Alegre, et de Gênes à Ramallah, en passant par Seattle. Les Français les plus sensibles aux malheurs du monde se laissent prendre au jeu d’un héraut dans lequel ils voient un Robin des Bois.

Nous nous sentons privés de l’amitié de trop de ces compagnons d’autrefois, et de ces organisations censées défendre les droits de l’homme, qui sous couvert d’humanisme, se fondent dans les extrémismes.

Curieusement, ces associations absolvent dans le même temps les régimes les plus sanguinaires. Personne ne songe plus aux millions d’assassinats commis sous leurs bannières sur tous les continents.

Cette alliance brun-vert-rouge donne le frisson. Elle guette les faux pas des démocrates.

Pourquoi ces courants sont-ils accueillis avec tant de bienveillance par de nombreux organes de presse ? Je ne sais.

En revanche, je tiens à reconnaître une amélioration de la sémantique utilisée dans les médias qui semblent avoir tenu compte des remarques insistantes et légitimes faites, notamment par le CRIF.

Le CRIF s’efforce de maintenir des contacts avec des responsables musulmans modérés, qui, comme nous, assistent avec inquiétude à des dérives fanatiques. Nous pensons que les grandes religions ont le devoir impérieux de se retrouver dans le respect commun des règles morales qui doivent régir la vie des hommes sur terre.

Je me tourne vers les Musulmans français, vers le Recteur Boubakeur. Concentrons-nous sur ce qui, dans nos cultures, nous unit et qui est considérable, retrouvons toutes les voies du dialogue, pour mieux vivre ensemble, mieux nous estimer, mieux nous respecter. Ce pays ne doit pas importer la violence du Proche-Orient. Ce serait néfaste pour nos communautés. Ce serait néfaste pour la France.


Une connivence bizarre, une union contre nature entre la gauche laïque et révolutionnaire et les mouvements pro-palestiniens conduit à une application inattendue, le boycott. Une coordination appelle depuis le printemps dernier au boycott des produits israéliens. On a même vu des entreprises dites sionistes c’est-à-dire appartenant ou dirigées par des Français Juifs, signalées à la vindicte du consommateur. Cela confirme, s’il en est besoin, combien l’anti-sionisme est le nouvel habit de l’antisémitisme.

Nous avons demandé au Garde des Sceaux, il y a plus de six mois, l’application rigoureuse de la loi qui interdit le boycott. Nous lui avons remis un épais dossier. Nous attendons encore le résultat de ces démarches. Nous espérons, Monsieur le Premier Ministre, que la loi sera appliquée.

L’idée du boycott frappe aussi au niveau universitaire.

Des universitaires engagés dans le militantisme pro-palestinien appellent à la rupture de l’accord cadre européen de coopération universitaire avec l’Etat d’Israël initié par Madame Edith Cresson. Le conseil d’administration de l’Université Paris VI invite même la conférence des présidents d’université à adopter la même motion au niveau national.

Ce faisant, ces universitaires instrumentalisent leurs instances à des fins qui n’ont rien à voir avec la transmission du savoir. Ils créent une discrimination contre un système universitaire envié par le monde entier.

Mais la raison d’Etat rejoignant ici la morale, nous savons que sera maintenue une coopération scientifique qui est un modèle d’harmonie, et d’efficacité.

C’est parce que le concept même du boycott nous paraît contraire aux règles de la démocratie, que nous avons fait, en Mai 2002, un voyage aux Etats-Unis. Nous avons dit aux organisations juives américaines, tentées, elles, par un boycott contre les produits français, que la France n’était pas un pays antisémite. Nous pensons les avoir convaincues.

Nous sommes particulièrement sensibles à ces questions de laïcité et de tolérance car l’harmonie de la société française, car la paix civile en France, dépendent des réponses qui seront apportées.


Monsieur le Premier Ministre, les fondateurs de l’Europe, Robert Schuman, Monnet, Adenauer, ont rêvé d’une Europe humaniste, tolérante. Ces valeurs morales sont contestées par une internationale terroriste qui veut imposer un nouvel ordre mondial. Ses commanditaires ont pignon sur rue, et à l’ONU.

Car c’est le même fanatisme qui frappe aveuglément l’Europe, l’Amérique, l’Afrique et l’Asie. Nul n’est à l’abri. Le sang français n’a pas été épargné. C’est le même sang qui a coulé à Bali, au Kenya, à Karachi, à Djerba, au Yémen, ou en Israël. Des armes chimiques, biologiques, nucléaires peuvent être utilisées. Nos avions, nos hôtels, nos monuments, nos gratte-ciels, peuvent devenir des cibles. Ceux qui redoutent que la lutte anti-terroriste ne mette en péril nos libertés se trompent de priorité, comme autrefois Daladier et Chamberlain. La démocratie l’a emporté sur le nazisme et le stalinisme. Elle doit éliminer le cancer terroriste. Nous ne doutons pas que, face au danger, comme dans le passé, la France mènera, unie aux autres nations libres, une lutte victorieuse contre le fanatisme.


Au cours du mois de mars 2002, 125 civils israéliens sont morts victimes du terrorisme, en un seul mois.

Le 7 avril 2002, à l’appel du CRIF, 200 000 Français arpentèrent le pavé parisien, toulousain, niçois, strasbourgeois, marseillais, et lyonnais. Ils brandissaient le drapeau tricolore. Ils chantaient la Marseillaise. Ils n’avaient pas honte d’exprimer leur solidarité avec le peuple israélien durement touché par les attentats.

Ces hommes, ces femmes, de droite comme de gauche, exprimaient, ce jour-là avec force, leur solidarité avec les combats que mène le CRIF contre l’antisémitisme et pour le soutien à Israël.

Eh bien oui, Monsieur le Premier Ministre, nous sommes solidaires de l’Etat d’Israël. Oui, nous trouvons dans ce minuscule Etat le fondement de notre dignité retrouvée après des siècles d’errance, et d’opprobre.

Le principe de l’existence de cet état devrait paraître évident. Il ne l’est pas. De nombreuses dictatures du Proche et Moyen-Orient veulent sa disparition. La présence d’un Etat démocratique leur est intolérable.

Si les soldats israéliens n’avaient pas un attachement viscéral au respect de la personne humaine, cette guerre aurait généré cent fois plus de morts, cent fois, comme le fait l’actuelle guerre civile d’Algérie dont on parle si peu, alors qu’elle est si proche.

Israël n’est pas seulement la seule démocratie du Proche-Orient. Israël est même la seule démocratie au monde qui maintienne la liberté de la presse en période de guerre, ce que n’ont fait, ni ne font, en période de guerre, ni les USA, ni la Grande-Bretagne, ni même notre pays.

Je veux être clair. Le CRIF appelle de ses voeux une solution négociée qui permette à l’Etat d’Israël et à un Etat de Palestine de vivre en paix.

Que le Gouvernement de l’Etat d’Israël fasse des erreurs, qui n’en fait pas ? Qu’il réponde fortement aux actes de terreur. C’est vrai. Mais que ferions-nous, si des centaines de femmes, d’enfants, étaient déchiquetés dans nos autobus, dans nos cafés ? Tendre l’autre joue ? S’en aller ? Pour aller où ? Etre généreux avec l’adversaire ? Oui, vu de Paris, nous sommes tentés de dire aux Israéliens : « Soyez généreux, faites des concessions, par exemple celles de Camp David ».

Mais nous sommes les témoins tristes et amers du refus catégorique de ces concessions par le Président de l’Autorité palestinienne.

Pourquoi n’a-t-il pas suivi l’exemple du Président Sadate et du roi Hussein de Jordanie ? Il n’y a qu’une explication. Il refuse l’existence de l’Etat d’Israël.


La solution au conflit israélo-palestinien apparaîtra le jour où ceux qui n’acceptent pas de coexister avec Israël auront été écartés.

La France et l’Europe doivent jouer un rôle dans l’évolution vers la paix au Proche-Orient. Une politique équilibrée de la France et de l’Europe le permettrait. Mais, que penser du financement par l’Europe de manuels scolaires palestiniens antisémites ? Que penser du soutien par la France d’une télévision palestinienne qui incitait des enfants, devenus adultes aujourd’hui, à gagner le paradis d’Allah en se faisant sauter au milieu des Juifs ? Que penser des relations parfois amicales avec ces pays qui financent, arment et abritent le terrorisme ?

Nous apprécions le très net changement de ton du nouveau Ministre des Affaires Etrangères. Il a notamment osé dire, à Damas, qu’il n’y avait pas de bon terrorisme.

Nous espérons que, derrière l’évolution des mots, apparaîtra une ré-appréciation des intérêts moraux et politiques de la France.

Mais, nous ne comprenons pas qu’un Ambassadeur de France à Londres insulte l’Etat d’Israël sans subir de sanction.

Nous ne comprenons pas que l’intervention de la France ait sauvé le Hezbollah d’une inscription sur la liste européenne des groupes terroristes.

Nous ne comprenons pas que Jérusalem ne figure pas dans les documents officiels parmi les villes israéliennes dans lesquelles la France a une représentation diplomatique.

Nous ne comprenons pas que l’Institut du Monde Arabe à Paris, financé par la France, présente une immense carte du Proche Orient dans laquelle l’Etat d’Israël a disparu.

Nous ne comprenons pas pourquoi la France, berceau des droits de l’homme, s’est abstenue lors du vote donnant à la Libye la présidence de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU.

Nous ne comprenons pas qu’on ait laissé le sommet de la francophonie de Beyrouth se transformer en un forum de haine anti-israélienne. Et pour que la confiscation de la culture fût complète, cette violence s’exprimait en Français, devant un auditoire au premier rang duquel trônait le chef du Hezbollah !

Je voudrais rappeler ici quelques vraies gloires de la culture française : Blaise Pascal, François-René de Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, tous deux anciens ministres des Affaires étrangères, Charles Péguy, Paul Claudel.

Leur pensée a convergé pour témoigner, expliquer le mystère d’Israël.

« Si quelque chose, parmi les nations, porte le caractère du miracle, nous pensons que ce caractère est ici » a écrit Chateaubriand. Et Lamartine : « Un tel pays, repeuplé d’une nation neuve et juive, cultivé et arrosé par des mains intelligentes, ... serait encore la terre de promission, aujourd’hui, si la Providence lui rendait un peuple, et la politique, du repos et de la liberté ».

C’est en me référant à leur souvenir, que je voudrais suggérer qu’un prochain sommet de la francophonie se tienne à Jérusalem. Jérusalem, capitale d’Israël aux yeux des Juifs du monde, et reine des capitales ! Quel symbole pour la culture française ! Quelle contribution à la paix ! Une occasion unique d’un renouveau du dialogue israélo-arabe ! Utopique, cette idée ? Certes ! Mais pas plus que la déclaration universelle des droits de l’homme ! Pas plus que l’utopie sioniste ! Pas plus que le rêve biblique, répété pendant des siècles : « L’an prochain à Jérusalem » !


C’est parce que je ne supporte pas que mes sept petits enfants puissent un jour souffrir dans leur identité d’être humain que j’affirme, ici, aujourd’hui, ma fierté d’être Français, et mon attachement à la République française, protectrice des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Victor Hugo et Napoléon sont devenus mes héros, les Lumières mon credo, et l’Histoire de France, mon histoire.

Mais, j’affirme ici, aussi, ma fierté d’être juif, et ma solidarité avec Israël.

J’ai le droit, comme le disait le Grand Rabbin Kaplan, d’aimer, et mon père, et ma mère.

Nul ne peut nous contester d’avoir, depuis des siècles, contribué à l’harmonie nationale.

Merci, Monsieur le Premier Ministre, de montrer par votre présence votre appréciation pour le rôle que nous jouons.

Merci, Monsieur le Premier Ministre, de prêter une attention bienveillante aux questions que nous soulevons dans l’intérêt de la France.



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